La Cour Constitutionnelle, la plus haute juridiction du Gabon, a, procédé récemment à un séminaire de sensibilisation à Port-Gentil, dédié aux responsables politico-administratifs et les leaders de la société civile de la province de l’Ogooué Maritime. L’opération a été conduite par le doyen des juges, Emmanuel Nze Békalé accompagné par la vice-doyenne le juge Louise Angué, du juge Afrikita Dolorès Agondjo, du juge Christian Bignoumba et du juge Lucie Akalane ainsi que de leurs assistants.
La délégation de la Cour constitutionnelle était à la 6ème étape de sa mission de sensibilisation à l’intérieur du pays. En effet, après l’accession du Gabon au régime de démocratie pluraliste lors de la conférence nationale de 90, la Cour Constitutionnelle a constaté que les élections finissaient très souvent par des émeutes, par une violence inouïe, en particulier l’élection présidentielle. C’est dans cette optique qu’a été initiée cette caravane de sensibilisation afin d’apporter certains éclaircissements aux nombreuses questions des populations, pour des élections apaisées.
« Nous devrions comme les autres pays, intégrer que c’est un jeu politique à la fin duquel, il y’a un gagnant et un perdant. Ce que vous devriez savoir, c’est que la Cour Constitutionnelle a deux rôles ; veillez à la régularité des élections et veillez au fonctionnement régulier des institutions. Et madame la Présidente de la Cour a estimé depuis des années, de jouer ce rôle de sensibilisation. Il vaut mieux prévenir que guérir ! », a expliqué, Emmanuel Nze Békalé, doyen des à la Cour constitutionnelle.
Pour ce qui était de l’étape de la province de l’Ogooué-Maritime, il était question d’expliquer aux citoyens, aux acteurs politiques et à la société civile, ce que c’est qu’une élection, qui l’organise et le rôle du citoyen dans une élection. L’autre objectif est aussi de ne plus pointer du doigt à tort ou à raison, des organismes dans l’organisation et dans le dépouillement des résultats des élections.
Cette année sera caractérisée au Gabon par l’organisation de trois élections qui sont ; l’élection présidentielle, les législatives et les locales. Et donc à la veille de ces scrutins, la Cour qui était représentée par tous les juges à l’exception de son président, est venue parler des différentes étapes et le rôle de tout un chacun sur la fiabilité du système électoral.
La phase du processus électoral dont le scrutin préélectoral (l’établissement de la liste électorale, la mise en place des commissions électorales, la déclaration de candidature et la campagne), mais surtout le scrutin et le contentieux électoral sont les points essentiels qui ont été débattus tout au long de ce séminaire.
À la conclusion des débats, il ressort selon Nze Békalé que « nous voulons que ce pays de paix reste toujours en paix. Le constat malheureusement qui est fait, c’est que les élections donnent toujours lieu à des émeutes qui endeuillent notre pays. Et donc il nous fallait être sur le terrain pour édifier nos concitoyens et les acteurs politiques sur les différentes étapes d’une élection ».
Cette série de sensibilisation fait également suite aux nombreux mouvements de revendications orchestrées par populations en 2016, où l’Assemblée Nationale avait été incendiée, des mairies à Lambaréné brûlées etc. Pour les élections de cette année, la Cour Constitutionnelle espère qu’elles soient apaisées.
Vincent Ranozinault
