C’est autour de la thématique « pourquoi les violences en milieu scolaire ? », que plus de 600 élèves de plusieurs lycées et collèges de Port-Gentil se sont réunis à la foire municipale Pierre-Louis Agondjo Okawé, le 08 décembre dernier, afin de débattre sur le phénomène des violences au sein et aux abords des établissements scolaires. Organisé principalement par le « carrefour de la diversité », une plateforme de penseurs, l’objectif était de donner l’opportunité aux apprenants de s’exprimer sur la question et d’apporter des pistes de solutions. Étaient présents, les responsables d’établissement, le Directeur d’académie provinciale (DAP), le secrétaire de province, le Maire, les confessions religieuses ainsi que les forces de sécurité et de défense et bien d’autres.
« C’est important qu’on en parle et qu’on remette sur selle nos enfants ; c’est un problème qui doit être pris au sérieux, parce que les apprenants doivent être protégés lorsqu’ils vont à l’école », a déclaré Gabriel Tchango, Maire de la commune de Port-Gentil.
Pour Léon Ababé, responsable du Carrefour de la diversité, « il était question de donner la parole aux enfants pour qu’eux-mêmes puissent faire le diagnostic et nous proposer des pistes de solutions pour endiguer ou arrêter si possible ce fléau, j’ai été surpris de la qualité des interventions au niveau des propositions assez fortes », ajoutant par la suite que « maintenant tout est une question de volonté ».
Au sortir de cette rencontre du donner et du recevoir, la prise de conscience collective a été l’un des objectifs visés par les organisateurs et les élèves eux-mêmes.
« Pour ma part, je pense que la violence n’est pas quelque chose de bien à faire, parce-que si nous devenons violents par nos pensées, nos actes et agissements, nous ne pourrions pas gérer le futur, je propose que nous puissions stopper cette violence pour pouvoir avoir un avenir meilleur », a suggéré Mirly Orlane Kombat Nkogou Nkoma, élève en classe de 1ère A² au lycée Joseph Ambourouet Avaro.
Pour sa partition dans cette conférence débat, le Procureur de la République près le Tribunal de Port-Gentil, Léandre N’wampahouin, a tenu à préciser que ce genre d’actes de violences sont punis par les dispositions légales.
« Avec le phénomène des violences en milieu scolaire, les dernières modifications du code pénal de 2020 dans la loi N⁰042, il y a eu des nouvelles introductions, notamment pour condamner et punir l’intrusion de certains élèves dans les établissements ou encore, l’introduction d’armes blanches. Il est également important de faire dans la sensibilisation que la répression, car aujourd’hui beaucoup ne savent pas que ce genre de comportement est puni par le code pénal », a-t-il souhaité.
En leurs donnant la parole après un travail de groupe effectué sur plusieurs semaines, les élèves ont proposé plusieurs pistes de solutions à savoir ; instaurer une police scolaire, renforcer le personnel d’encadrement (surveillants), sanctionner les agresseurs par une exclusion définitive, sensibiliser les parents élèves, affecter des agents de Police aux abords des établissements, réajuster le rapport enseignant-élève, intégrer l’association des parents d’élèves aux cérémonies scolaires et bien plus encore.
Cependant, au vue de toutes recommandations une charte sera faite. Celle-ci sera présenté aux autorités locales puis affichée dans chaque établissement avant que les encadreurs pédagogiques uniformisent leurs règlements intérieurs en matière de sanctions sur le sujet, informatisent les élèves violents dans le fichier numérique Xgest avant d’organiser des causeries et distribuer des flyers dans les structures scolaires mais aussi, vulgariser les droits et devoirs de l’enfant etc. Pour ce qui est des victimes, elles seront prises en charge par un service médical, psychologique et juridique.
Vincent Ranozinault