La dissolution du ministère des Travaux Publics et l’attribution de ses prérogatives au Premier ministre est un pari à haut risque pris par le président Ali Bongo qui aurait simplement sanctionné les responsables de « l’inefficacité décriée » par lui-même, analyse le politologue gabonais, Jean Delors Biyogue.
« Le Président de la République, à la place de sanctionner les responsables de « l’inefficacité décriée » par lui-même, de son gouvernement, a préféré remettre en cause l’équilibre Institutionnel », déplore le politique.
Jean Delors Biyogue enfonce le clou en soutenant qu’en « attribuant à la primature, une charge qui sort de ses compétences de coordination de l’action gouvernementale ».
« En lui attribuant un rôle qui la met dans une posture de juge et partie, le Président de la République met la tête de la PM à prix car, si elle aussi échoue sur ce dossier dans les mois à venir, elle devra démissionner », ajoute celui qui a publiquement exprimé son intention de briguer le fauteuil présidentiel en 2023.
« Politiquement, c’est un pari à haut risque, qui n’est pas de nature à garantir une exécution sereine et efficace de la politique générale du gouvernement », cogne le politologue.
Lundi, le Premier ministre gabonais, Rose Christiane Ossouka Raponda a personnellement lu un décret du président de la République annonçant la dissolution du ministère des Travaux publics, de l’Equipement et des infrastructures.
Les attributions de ce ministère sont dorénavant reversées au sein de la Primature où un Département en charge des Travaux Publics, de l’Equipement et des Infrastructures a automatiquement été créé.
« Le personnel du Ministère dissout est mis à la disposition de la Primature », précise le décret.
« Le Président de la République (…) exprime sa colère par rapport aux lenteurs, constamment observées et dénoncées par lui, dans la réhabilitation du réseau routier national », a expliqué Mme Ossouka Raponda pour justifier ce nouveau réaménagement technique de l’équipe gouvernement après celui du 1er septembre qui a permis de nommer un ministre Délégué aux Affaires étrangères.
Antoine Relaxe
Le premier ministre en acceptant cette patate chaude a choisi de se mettre la corde au cou. Elle connaît les réalités font faisait face L’ex ministre des TP. Le véritable problème c’est le manque de moyens.
C’est un pari à très haut risque, nous pouvons perdre énormément de ce fait
Cela peut être une tromperie. Vous devez vous demander pourquoi l’a-t-il nommé en premier lieu? Oh! Ont-ils fait des vérifications nécessaires? Ou ont-ils simplement nommé des personnes (yes men) qui sont d’accord avec le système et avec la corruption systémique qui peut encore avoir lieu dans ce gouvernement. Néanmoins, cela ne dépeint qu’un très mauvais discernement de la part du président. Comment pouvez-vous placer quelqu’un dans une telle position de leadership et le congédier le lendemain sans consultation, sans chercher à savoir ce qui ne va pas dans son ministère? A-t-il même pensé à l’effet une telle décision peut avoir sur son leadership en tant que président?
Les projets d’infrastructure, même au niveau local, peuvent être complexes (bureaucraties, corruption, etc.), surtout s’il n’y a pas de contrôle interne efficace et indépendant sur les ressources financières allouées aux différentes tâches des projets. Et si oui ou non les opérations sur les sites correspondent à ces ressources financières pour achever ou répondre aux exigences de ces travaux publics et projets d’infrastructure. Lorsqu’un audit indépendant a été mis à la disposition du publique et de manière transparente, soulignant des preuves de corruption, de mauvaise gestion, d’incompétence, etc., ce n’est qu’alors que des actions ou des mesures aussi drastiques sont prises et justifient donc l’action du président. Dans le cas contraire tout ceci n’est rien d’autre qu’un manque de leadership et un refus absolu de rendre des comptes à qui que ce soit.