En garde à vue, le prophète Emmanuel Ndzoma(centre) pourrait être déféré ce lundi 05 septembre devant le procureur de la République de Libreville © D.R
Le leader de la Société civile, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, par ailleurs chrétien pratiquant, a dans une lettre ouverte adressée aux pasteurs et autres hommes de Dieu officiant au Gabon, dénoncé le silence complice de ces serviteurs de l’éternel face à l’arrestation « injustifiée » du prophète Emmanuel Ndzoma qui aurait inoculé par une simple parole durant une croisade le 27 août dernier à Libreville, une grossesse de trois mois à une dame supposée stérile.
Ci-dessous l’intégralité de cette lettre ouverte.
« LETTRE OUVERTE AUX HOMMES DE DIEU DU GABON: L’HOMME PRUDENT VOIT LE MAL DE LOIN. DE LA NÉCESSITÉ DE SE SAISIR DE CETTE QUESTION DE PEUR DE LAISSER LE POLITIQUE PAR JURISPRUDENCE DIRIGER LE CULTE CHRÉTIEN.
Cette lettre s’adresse essentiellement aux Hommes dit de Dieu, ceux exerçant le culte chrétien dans ce pays laïc qu’est le Gabon au regard de sa Constitution.
L’affaire Prophète NDZOMA déferle la chronique en ce moment, nous constatons pour le regretter le silence des pratiquants du culte chrétien. De notoriété publique,il est reconnu que les Hommes de Dieu au Gabon, se préoccupent peu de ce qui se passe en dehors des 4 murs des lieux de cultes où ils officient. On peut détourner les fonds, pratiquer l’injustice, tuer les gens par crimes rituels,le système éducatif,de santé,etc… détruit, c’est pas leur problème, ils ne se préoccupent que du culte.
Votre silence à mon sens sur l’affaire NDZOMA pourrait créer des situations dommageables à la pratique du culte chrétien au Gabon.
- En absence de vos plaintes, par autosaisine des autorités, vous permettez aux politiques de définir ce qui relève du miracle de ce qui relève de la magie,sorcellerie, charlatanisme. Ainsi, toute opération autre que scientifique pourrait être appréciée par le politique qui pourra à travers la justice décidé que tel miracle l’est et que tel autre est acte de magie,de sorcellerie,etc…
- Son arrestation pour par exemple trouble à l’ordre public présumé permet aux politiques de juger dans le culte chrétien de rajouter aux actes de trouble à l’ordre public, la façon dont vous organisez votre culte;
- Si son arrestation l’est dans le cadre de l’escroquerie et que cette escroquerie est qualifie sur la base des dîmes et des offrandes reçues pendant ses cultes, vous permettez au politique de « pénaliser » la pratique de la dîme et de l’offrande et de les rajouter aux actes d’escroquerie et d’abus de confiance;
- Quand demain, les politiques vont s’appuyer sur cette jurisprudence énoncées aux points 1,2 et 3 pour venir fermer les Églises pour des faits d’escroquerie, abus de confiance, sorcellerie, charlatanisme,etc… opérés dans le cadre de votre culte (car il n’y a aucun texte qui définis le déroulement d’un culte), c’est vous qui viendrez crier à la persécution alors que votre négligence a conduit au politique de prendre le contrôle du déroulement de vos Cultes.
- Que les Hommes de Dieu reprennent rapidement le contrôle de cette situation car étant les seuls qualifiés à déterminer quelle pratique est conforme ou non à la pratique du culte chrétien ;
- Si le Prophète NDZOMA, doit être arrêté, que cela le soit à la initiative d’une plainte d’un groupe d’Hommes de Dieu et non par autosaisine des autorités (car la présumée infraction relève à ce jour de la pratique du culte chrétien);
- Que tout problème de ce genre, soit réglé par les responsables des cultes et porté si nécessaire par eux auprès des autorités.
Je suis chrétien, suis pas parfait. Je ne défend pas ici un Homme mais la « religion » que je pratique. Par émotions nous avons souvent manqués de sagesse et permis à l’ennemi de réaliser des desseins.
Si ce problème n’est pas réglé par vous, si ce sont les autorités qui le mettent en prison en absence de toutes iniatives de votre part, sachez que vous aurez donné la possibilité à ces autorités d’agir ainsi dans tous les lieux de cultes car l’autorité de posera maintenant en régulateur du culte ce, en violaton du principe de la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
N.B: Ce sont des étincelles qui provoquent des feux dévastateurs.
Geoffroy FOUMBOULA LIBEKA MAKOSSO ».
Gabonactu.com
Nous sommes dans un pays où la loi fondamentale permet la pluralité des cultes. Les politiques n’ont pas le droit de se meler de ce qui concerne le culte pour eviter les conjectures, en apportant des anathèmes aux Seviteurs de Dieu qui les pratiquent. Fermer un lieu de culte c’est comme detruire la vie d’un individu. Car, le monde auquel nous vivons est avant tout spirituel.