Radié de la Fonction publique alors qu’il est en détention depuis plus d’un mois, le président de Dynamique unitaire (DU, principale coalition syndicale des fonctionnaires) et du Syndicat national des enseignants chercheurs (SNEC), Jean Remy Yama a lancé un appel à une aide financière pour faire face à une situation particulièrement difficile, selon un message écrit par lui-même du fonds de sa cellule à la prison centrale de Libreville.
« Suite à ma radiation de la fonction publique, je me vois contraint de lancer un appel à l’aide financière à la communauté nationale et internationale pour me soutenir en ces moments très difficiles », a-t-il écrit dans un message parvenu à ses collègues avant le 5 avril date de son audition par le juge d’instruction.
« Les aides peuvent parvenir sur mon compte bancaire à la BICIG ou sur mon compte Airtel Money 077173359 », a-t-il indiqué.
A propos de sa radiation des effectifs de la fonction publique, Jean Remy Yama soutient qu’il s’agit « d’une manœuvre de plus pour tenter de m’anéantir et de me briser psychologiquement ».
Fin mars, les ayants droits de Jean Remy Yama ont découvert que celui-ci a été radié de la fonction publique pour des raisons non communiquées. Des médias proches du pouvoir ont expliqué que le leader syndical qui cumule 24 ans d’activités syndicales a été radié pour abandon de poste.
Jean Remy Yama a été arrêté le dimanche 27 mars alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Sénégal pour des soins médicaux. Il souffre des problèmes cardiaques.
Le syndicaliste est poursuivi dans l’affaire de la SCI Serpentin du nom d’une société immobilière créée par des universitaires dans le but de construire eux-mêmes des logements des enseignants sur un « ilot de 37 hectares » gracieusement offert aux universitaires à Angondjé (nord de Libreville) par l’ancien président gabonais, Omar Bongo Ondimba.
Il est accusé d’abus de confiance. « Je n’ai jamais abusé de la confiance de mes collègues », a écrit Yama dans la lettre datée de la prison centrale. « Je suis en prison pour des raisons purement politiques et par la volonté de certaines personnes au sommet de l’Etat », a-t-il soutenu avant de déplorer une persécution dont les auteurs seraient très haut placés au sommet de l’Etat.
C’est pour une seconde fois que Jean Remy Yama est jeté en prison sous Ali Bongo Ondimba. En 2016, il avait passé 89 jours à la prison centrale de Libreville pour avoir « jeté des cailloux » sur des policiers.
Camille Boussoughou