Les députés membres de la Commission des affaires étrangères, de la coopération internationale, de la défense nationale et de l’intégration régionale ont auditionné jeudi le ministre de la Défense, Michaël Moussa Adamo pour lui demander des comptes sur les allégations d’exploitation et d’abus sexuel à l’origine du retrait par l’ONU de tous les casques bleus gabonais de la Centrafrique.
Face aux députés, le ministre a fait le point sur les récriminations concernant les supposés abus sexuels sur cinq filles mineures.
Selon lui, l’enquête diligentée par la partie gabonaise révèle de nombreux manquements notamment dans les procédures et dans la quasi absence des preuves d’accusation contre les militaires gabonais.
Michael Moussa Adamo a rappelé que deux missions d’enquête ont été diligentées par le Gabon du 19 au 28 septembre en Centrafrique pour travailler avec le bureau de l’ONU et les autres agences présentes en territoire centrafricain.
Les conclusions de ces enquêtes ne sont pas encore disponibles. Le ministre a promis revenir auprès des parlementaires pour éclairer davantage leur lanterne.
Les constatations des enquêteurs révèlent tout de même quelques zones d’ombre. Par exemple : l’absence des cinq filles mineures plaignantes et l’inexistence des rapports ayant fondé la décision de l’ONU.
Les militaires gabonais ont été déployés sans interruption durant 25 ans en Centrafrique soit 15 ans sous l’ancien président gabonais Omar Bongo et 10 sous l’actuel chef de l’Etat, Ali Bongo Odimba.
REPARATION
Les députés ont recommandé au gouvernement de ne pas classer cette affaire sans suite. Pour laver l’honneur du pays souillé, les élus du peuple ont suggéré que la diplomatie gabonaise prenne le relais.
Ils ont notamment recommandé la mise en route de la diplomatie bilatérale avec la RCA, de la diplomatie multilatérale avec l’ONU. Les députés gabonais ont aussi proposé au ministre un meilleur suivi et une meilleure gestion administrative et familiale des militaires rapatriés. Les innocents, dans cette affaire doivent être dédommagés pour le préjudice subi.
En attendant, les 450 soldats gabonais sous la couleur bleu de l’ONU ont été rapatriés d’urgence en attendant les conclusions des enquêtes ouvertes.
Antoine Relaxe
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