Gabon : suspension imminente « illégale » des salaires de 300 fonctionnaires grévistes des Eaux et forêts

Le Secrétaire général adjoint du SYNAPEF, Maurice Mve Akue durant la conférence de presse le 26 juillet à Libreville © Gabonactu.com

Le Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (SYNAPEF), Maurice Steed Mve Akue a  fustigé lundi dans une conférence de presse la mise sous bons de caisse des soldes  de 297 agents du Ministères des Eaux et Forêts avec pour  risque imminent la suspension des salaires à cause, dit-il, de leur participation à la grève pourtant légale qui dure depuis six mois.

« La mise sous bons de caisse illégale des salaires des agents en grève, au moyen d’une procédure viciée conduite par le Directeur de Cabinet, après avis du Conseiller juridique dont l’expertise académique contraste avec l’interprétation stalinienne et sélective des dispositions du Statut Général de la Fonction Publique en ses articles 71 et 78 », a dénoncé M. Mve Akue.

Selon le SYNAPEF, ces bons de caisse sont entre les mains du Directeur de cabinet du Ministre des Eaux forêts, Pr Lee White, en violation flagrante de la loi. Chaque fonctionnaire lésé devra faire des pieds et mains pour toucher son salaire de fin du mois de juillet. Ceci en allant « se courber auprès du Directeur de cabinet du Ministre ».

Les grévistes ont par ailleurs dénoncé les intrigues et pratiques rétrogrades concoctés par leur tutelle. Ils ont entre autres fustigé l’arrogance de leur Ministre, la descente répétée des gendarmes à l’esplanade du Ministère pour dissuader le piquet de grève sous ordre du Ministre et des propos diffamatoires de leur patron ministériel.

« Les propos graves tenus par le Ministre sur un plateau télévisé le 11 juin 2021, affirmant que la grève en cours est soutenue par des exploitants forestiers véreux. Des propos diffamatoires et dignes des techniques de désinformation qui pourraient laisser croire que les Syndicats sont instrumentalisés alors qu’il n’en est absolument rien », a-t-il fustigé.

Les grévistes réclament du gouvernement la réhabilitation de leur « prime sectorielle et à enclencher les mécanismes d’épuration des 27 trimestres dus de 2014 à 2020, soit une enveloppe de 27,7 milliards FCFA comme arrêté dans le rapport de la Commission ministérielle d’examen de la dette, déposé depuis le 06 avril 2021 sur la table du Ministre de Tutelle ».

Camille Boussoughou

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