Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Pacôme Moubelet Boubeya et son collègue français Jean Yves Ledrian se sont longuement entretenus vendredi en milieu de matinée au Quai d’Orsay à Paris. De quoi les deux hommes ont-ils réellement parlé ?
« Chaleureux entretien sur les questions liées aux changements climatiques et à la coopération des deux pays sur le plan bilatéral et multilatéral », a tweeté le ministère gabonais des Affaires étrangères, sans plus de détails.
Libreville et Paris sont certes liées par une très longue amitié mais les sujets qui fâchent entre les deux pays ne manquent pas.
Le Gabon voit toujours d’un mauvais œil la résurgence sporadique de la justice française sur le fameux dossier des biens mal acquis qui accable la famille Bongo Ondimba au pouvoir à Libreville. Pour Libreville, ce dossier tentaculaire semble être devenu un instrument pour faire chanter le Gabon.
Paris de son côté ne verrait pas forcement d’un bon œil l’ouverture économique du Gabon vers l’Asie avec une introduction massive des chinois et des indiens dans les secteurs autrefois chasse gardée des multinationales françaises.
Des questions politiques ne sont pas en reste du froid constaté entre Libreville et Paris. Aucun chef d’Etat français ne s’est rendu au Gabon depuis l’arrivée au pouvoir en 2009 d’Ali Bongo Ondimba alors que sous Omar Bongo, Libreville était comme un passage « obligé » des locataires du palais de l’Elysée.
La récente volonté du Gabon, membre fondateur de la francophonie, d’adhérer au Commonwealth a un peu surpris de nombreux observateurs. Le Gabon étant un des maillons forts de la Francophonie et n’étant pas une ancienne colonie britannique.
Carl Nsitou