L’appareil d’Afrijet (vol J716) ayant subi une défaillance au décollage de l’aéroport Léon Mba le 21 mai à Libreville © D.R
Les passagers d’un avion de la compagnie Afrijet (vol J716) à destination de Port-Gentil, la capitale économique du pays, ont été viscéralement effrayé suite à une avarie survenue brusquement au décollage de l’avion. C’était le vendredi 21 mai à l’aéroport international Léon Mba de Libreville.
Selon le récit d’un passager encore déboussolé, l’appareil avait déjà atteint sa vitesse de croisière et que les « passagers s’attendent à le voir se hisser dans les airs, il freine brusquement dans un vacarme assourdissant et va tourner en bout de piste. Le pilote annonce un problème sur « les indicateurs de vol » et un retour sur le tarmac de la compagnie ».
L’inquiétude se lisait sur les visages des passagers et on peut entendre des soupirs bruyants et des prières parmi les passagers. Une fois sur le tarmac, le pilote ordonne le débarquement des passagers pour une opération de maintenance, indiquait-on.
Deux heures durant, les passagers sont de nouveau en salle d’attente sans aucune information officielle. En coulisse, les supputations vont bon train. Une défaillance au niveau du train d’atterrissage, précisément une crevaison serait à l’origine de l’annulation à la dernière seconde du décollage du vol J716.
D’autres informations, toujours recueillies dans les coulisses par certains passagers, laissent entendre que le vol sur Port-Gentil devrait s’effectuer à bord d’un autre appareil qui arrivait de Mvengue. Il est 15 heures précises lorsque le personnel de la compagnie aérienne distribue de nouvelles cartes d’embarquement aux passagers.
Le changement d’appareil est confirmé. Le voyage de Port-Gentil doit maintenant se faire à bord du vol J7152 dont le départ est prévu pour 13h30. C’est finalement 18h 35mn que le ledit appareil a décollé. Il s’est posé sur le tarmac de Port-Gentil à 19h.
Selon les passagers agacés après 8 heures de calvaire, aucune mesure n’a prise par la compagnie arienne pour faciliter le transport dans les différents quartiers de Port-Gentil en pleine période de couvre-feu fixé à 18h. Ils étaient livrés à eux-mêmes.
Pendant ce temps, la « responsable commerciale de la société et les membres de l’équipage se sont engouffrés dans leurs véhicules parés d’autorisations spéciales de circuler ». Pour de nombreux passagers abasourdis, l’attitude méprisante d’Afrijet est tributaire de sa situation de monopole.
Camille Boussoughou