Une école privée située dans le 5ème arrondissement de Libreville a été sommée de versée près d’un million de FCFA à une équipe présumée être membre de la brigade mixte du Comité de protection et de lutte contre le coronavirus (COPIL) à l’issue d’un contrôle inopiné qui a permis de constater que plusieurs enseignants et des élèves ne portaient pas de masques dans les salles de classe pendant les cours.
Le contrôle a eu lieu en fin de semaine dernière. L’équipe flanquée des gilets et documents présumés être ceux de la brigade mixte du COPIL a opéré le contrôle en milieu de journée. Quelques enseignants faisaient leur cours devant les élèves sans masques. Certains élèves suivaient aussi les cours sans masques ou masques mal portés.
Comme une armée d’invasion, l’équipe de contrôle a sommé la direction de l’établissement de verser une amende forfaitaire de 950 000 FCFA à défaut d’aller plusieurs millions de FCFA au siège du COPIL à la Chambre de commerce de Libreville.
Une négociation s’est vite engagée entre la direction et l’équipe. Pris de peur, le patron de l’établissement qui n’est pas de nationalité gabonaise obtient une réduction. De 950 000 FCFA, la facture est ramenée à 500 000 FCFA. Les brigadiers exigent d’être payés séance tenante. Le patron a remué ciel et terre pour rassembler la somme.
Les poches pleines, les contrôleurs sont partis sans laisser une convocation ou un contact.
Derrière, le patron a tourné le fusil vers son personnel. Il a décidé de retirer l’intégralité de la somme à tous ses agents pris en flagrant délit de non port de masque dans une salle de classe. Dans l’établissement où les salaires sont payés en retard à cause de la difficulté des parents d’élèves à honorer leurs engagements, c’est la grogne. Mais le patron tient bon : « celui qui boude, bouge », a-t-il dit à ses employés qui refusent de payer pour cette faute.
Cette école gardée sous le couvert de l’anonymat par la rédaction de Gabonactu.com ne serait pas l’unique et le premier établissement commercial à subir l’appétit grand des membres du COPIL (ou présumés) ainsi que des forces de l’ordre. Aucun contrôle du genre n’est opéré dans les établissements du primaire et du secondaire du secteur public où les petits gabonais sont entassés et s’étouffent de chaleur. Comme si eux ont une immunité que n’aurait pas leurs camarades du secteur privé.
« C’est cela le Coronabusiness dénoncé par l’activiste Marc Ona Essangui », a hurlé un parent d’élève de l’établissement frappé.
« Le COPIL de son côté doit doubler de vigilance, au besoin, communiquer un numéro vert pour dénoncer ce genre de dérives« , conseille le même parent.
Camille Boussoughou