La Fédération des collecteurs des régies financières (FECOREFI) qui regroupe quatre administrations (Douanes, Trésor, Impôts et hydrocarbures) a décidé mardi, au terme d’une gigantesque assemblée générale qui a bloqué l’accès au Trésor public, de durcir la grève remise au goût du jour le 19 mars dernier suite à la sourde oreille du gouvernement qui ne veut pas payer la Prime à la performance budgétaire (PPB) du mois de février 2021, a annoncé le porte parole de la FECOREFI, Sylvain Ombinda.
« L’Assemblée Générale a décidé, unanimement de reconduire le mot d’ordre de grève générale illimitée sur toute l’étendue du territoire national », a hurlé le porte parole pour se faire entendre suite au tohubohu qui prévalait au terme de la rencontre qui a mobilisé une très grande foule.
Les grévistes ont annoncé qu’ils vont mettre en place deux piquets de grève. Un devant le ministère du Budget et un autre devant le Trésor public. C’est un changement de cap car le 19 mars ils avaient invité leurs adhérents de rester « confinés » à la maison par manque d’argent de taxi ou de carburant.
Ils résument leurs revendications en trois principaux points : le paiement intégral de la Prime à la Performance Budgétaire du mois de février 2021 ; la mise en place du comité d’administration mixte paritaire et la mise en place d’une commission had-oc de révision de certaines dispositions querellées.
A l’origine de la nouvelle poussée de fièvre, l’application 6 du décret n°00429/PR/PM du 24 décembre 2020 instituant une Prime à la Performance Budgétaire.
Les syndicalistes accusent le gouvernement de violer l’article 16 de son propre décret qui prévoit que l’évaluation de la performance est effectuée une fois par trimestre. Ils font constater que le décret datant de décembre, la première évaluation de la performance doit intervenir après mars. Or le gouvernement a sorti une évaluation en février faisant valoir des contre-performances, ce qui étonne les syndicalistes.
Selon l’évaluation du gouvernement publiée par le très introduit média en ligne Lalibreville.com, sur le segment hydrocarbure, le taux d’exécution des recettes a été de l’ordre de 116 % par rapport à l’objectif initial. Il est largement positif. Ce n’est pas le cas des douanes (79 % seulement) et, surtout, des impôts dont le taux d’exécution (c’est à dire de recouvrement des recettes) par rapport à l’objectif initial n’est que de 49 %.
« Tout ce qui est censé être fait pour nous sans nous est contre nous », ont hurlé les syndicalistes qui ont décidé de durcir le bras de fer.
La FECOREFI a déjà observé 6 mois de grève générale de Juillet à décembre 2020.
Marie Dorothée