Le Service de recouvrement de la Fondation Jeanne Ebori a tenu à livrer quelques précisions sur la prise en otage supposé d’un bébé né dans cet hôpital dédié à la mère et à l’enfant pour non règlement d’une facture qui s’élevait à 2 052 998 FCFA.
Selon l’hôpital, le bébé prénommé Esther, est né normalement. Mais une anomalie au ventre du nouveau-né a été constatée, nécessitant une opération chirurgicale. Ce qui fut fait avec succès. Il était question de s’acquitter de la facture avant la sortie de l’enfant de l’hôpital. Une ardoise très lourde à payer pour la mère de l’enfant, Prisca (21 ans).
Faute d’argent, bébé Esther restera deux jours supplémentaires après la date indiquée de sortie. La panique s’est emparée de la maman déboussolée ; non sans attitrer la compassion de la structure sanitaire. Entre temps, la jeune maman a lancé un SOS sur les réseaux sociaux.
« La jeune fille est arrivée, elle a dit qu’elle avait 300 000 FCFA. On avait déjà dépassé les deux jours. Donc en voyant la date de 3 jours de sortie, j’étais dans l’obligation d’accepter les 300 000 FCFA et la libérer », a expliqué Claude Edou Ndjawe, responsable recouvrement de l’hôpital Jeanne Ebori.
Le dossier de la jeune maman est davantage compliqué parce qu’elle n’a aucune assurance maladie. Pas même la CNAMGS, l’assurance maladie obligatoire au Gabon.
Le service recouvrements de Jeanne Ebori explique que lorsqu’un patient est incapable de payer sa facture, le dossier est géré avec le service social qui monte un dossier en collaboration avec l’assurance maladie du patient.
En dépit de cette difficulté, la maman et son bébé ont été libérés, soutient l’hôpital surprise de lire l’histoire dans la presse et sur les réseaux sociaux.
Prisca, la maman du bébé a confié à la rédaction de Gabonactu.com qu’elle est économiquement faible. Elle n’est pas assurée à la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) parcequ’elle n’a pas d’acte de naissance. Orpheline (père et mère), elle a été recueillie dans un orphelinat où elle a passé son enfance.
Son SOS lancé via les réseaux sociaux lui a permis de récolter un peu d’argent. La somme de 300 000 FCFA versée comme avance est le fruit de cette demande d’aide ainsi que de multiples prêts auprès des personnes de bonne volonté.
En début de semaine, une société privée touchée par le triste sort de la petite Esther qui doit d’ailleurs subir une seconde opération dans 6 mois, est venue remettre un chèque de 500 000 FCFA au service de recouvrement de l’hôpital en présence de la maman du bébé.
L’hôpital confirme cette information. Il reste donc à verser à l’hôpital 1,2 million de FCFA. A cette somme, il faudra prévoir une autre enveloppe pour la seconde opération de l’enfant qui fait actuellement les selles via une sonde percée sur le côté droit de son abdomen. Bébé Esther est née avec une anomalie qui l’empêche de faire normalement ses selles.
L’hôpital dément catégoriquement d’avoir pris en otage cet enfant qu’il souhaite d’ailleurs accompagner dans sa croissance.
Camille Boussoughou