L’opposant Raymond Ndong Sima a dans un poste sur sa page Facebook manifesté son indignation et sa désapprobation à la « réaction violente et disproportionnée » des forces de sécurité et de défense qui auraient tiré à balles réelles sur des ‘’manifestants à casseroles’’ dans la nuit de jeudi à vendredi à travers les rues de Libreville et à de l’arrière-pays.
« La réaction violente des corps habillés qui ont ouvert le feu est effrayante », a déploré M. Ndong Sima.
Pour l’ancien premier ministre, « si la population qu’on veut protéger d’une maladie compte dans ses rangs des morts accélérées puisque causées par des balles, alors le discours de préservation de la population d’une mort qui viendrait de la maladie du coronavirus se trouve délégitimée ».
Dans plusieurs vidéos devenues virales dans les réseaux sociaux, il est fait état de deux jeunes gabonais décédés à Libreville. Des décès qui seraient consécutifs à l’usage « disproportionné » d’armes à feu par certains hommes en treillis. Ces personnes étaient parmi celles qui manifestaient spontanément au concert dit des « casseroles ».
Les activistes qui ont appelé à ce mouvement de 3 jours (mercredi, jeudi et vendredi) pour demander aux populations de rester devant leurs maisons et de ne pas sortir. L’excès de joie procurer par cette « distraction » a entrainé des débordements dans plusieurs quartiers à Libreville comme dans d’autres villes.
Les Gabonais qui participent à ce mouvement contestent notamment le couvre-feu à 18 heures, l’obligation de présenter un test PCR négatif pour entrer dans un restaurant ou un lieu de culte et la fermeture des bars et motels depuis 11 mois.
Dans sa précédente publication, Raymond Ndong Sima prévenait que « le train de mesures rendu public par le gouvernement est en sérieux déphasage avec le vécu quotidien des populations urbaines comme rurales… Les conséquences des mesures annoncées… sont si édifiantes qu’on ne peut que se demander si l’objectif visé n’est pas une révolte de la population qui justifierait un autre tour de vis dans les restrictions des libertés individuelles ».
Camille Boussoughou