Suite au scandale judiciaire et financier ayant défrayé la chronique ces derniers temps et jeté le déshonneur sur l’Eglise évangélique du Gabon, son Secrétaire général, le pasteur Basile Nguema Allogo, a annoncé samedi, au terme d’une réunion, la tenue le 15 janvier 2021 d’un Conseil national et du 4 au 7 février 2021 d’un synode national de mi-mandat destiné à peaufiner les réformes institutionnelles nécessaires pour ramener le calme et la cohésion au sein de cette communauté religieuse.
« Le Conseil National (…) estime qu’il est indispensable d’organiser, sans délai, le redressement spirituel et structurel de l’ensemble de l’Église Évangélique du Gabon (…) Il faudra immédiatement corriger et améliorer l’existant », a affirmé le pasteur Nguema Allogo.
Le 15 décembre dernier, six membres de l’Eglise ont été arrêtées pour détournement d’une subvention de l’Etat.
Tous sont actuellement en liberté, selon une bonne source de l’Eglise.
Aujourd’hui, l’église veut tourner cette page triste et sombre. Le processus de redressement se fera suivant deux grandes étapes. La première consiste à dégager la synthèse des différentes réflexions versées à l’Eglise par le passé. La deuxième permettra de faire un état des lieux actualisé et une évaluation rigoureusement et sans complaisance des « brèches ».
Pour mener à bien la réforme qui doit s’étendre à tous les domaines de la vie de l’église, une commission ad hoc a été mise en place. Elle sera chargée de fixer dans un délai assez court un cadre établissant les objectifs, les échéances, les ressources et moyens à mettre en œuvre, les éléments de suivi et de contrôle des réformes à mettre en place.
La commission devra soumettre le fruit de son travail au conseil national fixé pour le 15 janvier 2021. Le conseil national se chargera à son tour de transmettre ce travail aux paroisses et aux commissions synodales pour un approfondissement des questions qui seront au cœur des réformes avant le synode national de mi-mandat prévu du 4 au 7 février 2021.
Selon quelques indiscrétions, les questions abordées pendant cette réforme seront de plusieurs ordres. Au niveau institutionnel, il sera question, avant de prendre les décisions qui vont s’imposer, d’expliquer aux leaders « Comment s’exerce la responsabilité, quels sont les circuits de l’exercice de l’autorité, comment fonctionnent les Instances, quels sont les différents niveaux de participations des acteurs, et Quelle est leur marge dans la prise des décisions ».
Les leaders seront ensuite entretenus au niveau financier sur « la capacité financière de l’église, les différents circuits financiers, la répartition financière, qui décide sur l’argent, quel est le niveau de transparence, et sur comment on procède à la reddition des comptes ».
Quant au niveau pastoral et ministériel, il sera plutôt question d’expliquer à la classe dirigeante actuelle comment s’exerce le ministère de l’Eglise entre Pasteurs et Laïcs, la place des uns et des autres, qu’elle formation pour les Pasteurs et les Laïcs.
Leur entretien sur le domaine spirituel et éthique sera essentiellement focalisé sur les méthodes pour traiter les problèmes de comportement au sein de cette église, quels moyens et comment faire face aux comportements.
Le pasteur Richard Nguema Nang, a par ailleurs, désavoué et condamné, en sa qualité de président régional de l’Ogooué-Ivindo sud-Est, c’est à dire, de première autorité administrative de l’église évangélique du Gabon dans ladite région les déclarations faites par 5 pasteurs de sa région demandant la démission du président de leur communauté suite à sa mauvaise gestion de l’institution.
« En tant que président régional de l’Ogooué Ivindo Sud-Est, nous voulons recadrer les choses. Nous voulons rassurer le peuple chrétien que nous sommes respectueux des textes organiques de notre église. Nous n’avions jamais tenu un quelconque conseil régional et nous n’avons jamais fais une déclaration demandant la démission du président de l’église évangélique du Gabon », a soutenu le pasteur Richard Nguema Nang.
« Ce que nous demandons à ces frères qu’on peut appeler brebis égarées, c’est de revenir à leurs meilleurs sentiments. On ne construit pas notre église sur des toiles ou en faisant des déclarations qui déshonorent notre église », a-t-il conclu.
Eudes Rinaldy Leboukou