Alain Claude Bilie By Nze, ministre gabonais des Affaires étrangères © archives Gabonactu.com
Un tweet de l’actuel ministre gabonais des Affaires étrangères, Alain Claude Bilie By Nze parlant d’« une certaine France », « cette France coloniale » ne passe pas inaperçu dans les réseaux sociaux.
« Une certaine idée, défendue par une certaine France, voudrait faire de l’avenir du continent africain le passé éternel de la colonisation française. Demander à J.-Y Le Drian d’agir sur des États indépendants, c’est se situer dans cette France coloniale », a écrit le ministre gabonais.
Le message du patron de la diplomatie gabonaise intervient au moment où une question orale du député français Bruno Fuchs à son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian fait polémique au Gabon.
Dans sa question, très relayée par les activistes et les opposants gabonais, Bruno Fuchs affirme qu’au Gabon, à la suite de son AVC survenu le 24 octobre 2018 à Riad, en Arabie saoudite, le chef de l’État gabonais, Ali Bongo Ondimba « n’est plus en mesure de présider son pays depuis 18 mois en raison de son état de santé ».
Du pain béni pour les opposants gabonais qui trouvent en Bruno Fuchs un porte-voix. Les proches du pouvoir protestent et considèrent le député français comme un homme « blanc » qui se prévaut de sa suprématie colonialiste.
L’actuel ministre gabonais des Sports, Franck Nguéma a accusé le député français d’être un « communicant actif en #Afrique » dont les propos hostiles à Ali Bongo constituent « un jugement de valeur pour déstabiliser nos Institutions ».
« Mais il a quand même reçu Mme @pais_rosario, chef de la délégation de l’Union Européenne & SE #PhilipeAutié, Ambassadeur de la République Française au Gabon« , a rappelé Estelle Flore Angangou, cadre du parti au pouvoir.
Le Gabon a été colonisé par la France. Libreville célèbre le 17 août prochain le 60ème anniversaire de son indépendance. Les deux Etats restent étroitement liés même si les relations privilégiées entre eux sont souvent secouées par des vives tensions.
Omar Bongo ancien chef de l’Etat gabonais (1967-2008), harcelé dans la presse française dans le dossier des « Biens mal acquis » avait volontairement décidé de se détourner de Paris, la capitale française qu’il chérissait tant. Même malade, il avait préféré Barcelone (Espagne) à l’hôpital Américain de Paris. C’est à Barcelone qu’il mourut le 8 juin 2008.
Carl Nsitou