Libreville, 29 mai (Gabonactu.com) – Les activistes Mays Mouissi (économiste) et Marc Ona Essangui (environnementaliste) ont publié mardi à Libreville une étude indépendante sur l’impact économique et social d’Olam au Gabon entre 2010 et 2017.
Selon cette étude, l’une des premières et les plus sérieuses réalisées au Gabon, l’opérateur Olam a investi énormément d’argent au Gabon. Il est le champion au Gabon de l’Investissement direct étranger (IDE). En 7 ans de présence au Gabon, Olam a investi 508 milliards de FCFA dans le secteur agricole notamment pour ses plantations de palmiers à huile et d’hévéa. L’Etat durant la même période n’aurait dépensé que 38 milliards de FCFA.
L’étude soutient que durant la période la contribution d’Olam dans le PIB hors pétrole a été de 5%. Le géant singapourien a créé des milliers d’emplois et redynamisé la production agricole du pays devenu un des exportateurs africains d’huile de palme et ses dérivés.
Sur le plan social, Olam a apporté la lumière, les écoles, les dispensaires et même les routes dans certains coins reculés du pays.
Cependant, l’étude dont tous les contours ne sont pas encore bien dépouillés pointe plusieurs faiblesses.
Le groupe n’a pas payé des impôts dans le pays. Le groupe a bénéficié de trop d’exonérations pour son implantation. Olam s’est accaparé les terres, il a certes créé des emplois mais des emplois précaires et mal rémunérés.
Olam est accusé d’opacité. La société ne publie pas son rapport annuel d’activités. Plus grave, l’industriel est soupçonné de glisser vers une très forte concentration de l’économie nationale gabonaise au risque de devenir un mammouth qui influencerait les choix publics au Gabon.
L’étude a par exemple listé la pléiade d’entreprises ou filiales créées en 7 ans par le groupe singapourien. Il s’agit entre autres de GSEZ Nkok, Olam Palm, Gabon Fertilizer Compagny, GSEZ Mineral Port, Olam Rubber, GSEZ infra, GSEZ NOIP, GSEZ Airports et SOTRADER.
Un grand flou planerait sur la véritable du partenariat public et privé conclu entre l’Etat et ce groupe privé.
Carl Nsitou