Emmanuel Issoze Ngondet reconduit dans ses fonctions de Premier ministre par Ali Bongo @ DR
Libreville, 3 mai (Gabonactu.com) – Le président Ali Bongo Ondimba, a finalement déjoué tous les pronostics et refait confiance à son Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet dont la chicote qui lui a été infligée par la Cour constitutionnelle a été saluée unanimement par l’opposition.
Jusqu’à l’heure de la lecture du décret présidentiel (à 14 heures locales), par le Secrétaire général de la Présidence de la République, Jean Yves Teal, très peu de gabonais pouvaient parier sur un retour d’Issoze Ngondet à la Primature. La décision de la Cour constitutionnelle, prise le 30 avril dernier, semblait avoir ruiné ses chances de continuer à diriger le gouvernement gabonais.
La Cour, dans sa décision, a clairement pointé l’incapacité du gouvernement d’organiser les élections législatives à date échue. Cette incapacité a obligé la Cour à cogner un coup de masse qui s’est soldé par la dissolution de l’Assemblée nationale (en fin de mandat depuis 2 ans) et la démission du gouvernement.
Tous les opposants ou presque ont salué la démission du gouvernement. Tous ou presque ont jubilé de voir partir le gouvernement d’Issoze Ngondet qu’ils contestaient depuis plusieurs semaines. La coalition des 41 partis de l’opposition a ouvert le « champagne » dès l’annonce de la décision de la Cour constitutionnelle. Le Rassemblement héritage et modernité d’Alexandre Barreau Chambrier a fait de même.
Dans les réseaux sociaux, aucune opinion n’était favorable à la reconduction du fils de l’Ogooué Ivindo traité de paresseux ou de « Bébé Ping » pour avoir longtemps travaillé comme diplomate à l’époque de Jean Ping, ministre d’Etat des Affaires étrangères.
Toujours est-il qu’Emmanuel Issoze Ngondet, sentant venir le coup, a fait valoir ses talents de diplomate pour conserver son fauteuil. Quasiment un jour avant la décision de la Cour constitutionnelle, il a animé une grande conférence de presse pour faire le bilan de son action à la Primature. Question suscitée ou pas, Issoze Ngondet a déclaré durant cette conférence de presse qu’il est pour un Premier ministre qui s’entend parfaitement avec le Président de la République. Une cohabitation à ce niveau serait catastrophique, a-t-il laissé entendre.
Ali Bongo Ondimba qui avait ses yeux et ses oreilles dans la salle a probablement capté ce message.
Il reste à savoir quel type de gouvernement Issoze Ngondet doit il former ? Qui sortira ? Qui entrera ? A-t-il identifié les bras cassés de l’équipe sortante ? A qui doit il confier le sensible dossier des élections législatives ? Tout le monde sait que le ministre de l’Intérieur n’est pas le seul chef d’orchestre. Il y a le Budget, l’Economie et même l’éduction nationale qui doit céder les salles de classe pour faciliter l’affichage des listes électorales et le scrutin lui-même.
Emmanuel Issoze Ngondet a enfin une dernière cartouche dans sa gibecière pour faire démentir l’étiquette d’incapable qui le colle désormais à la peau. La crise économie sévère qui a prévalue lors de sa prise de fonctions en fin 2016 se tasse progressivement. Le soutien financier des bailleurs des fonds a desserré l’étau. Les recettes pétrolières aussi augmentent. A lui d’imaginer les solutions pour ramener le sourire dans le pays.
Daniel Etienne