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Libreville, 2 juillet (Gabonactu.com) – Une juge d’instruction française a décidé d’enquêter sur d’éventuels crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences post-électorales au Gabon en 2016 après la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle. La décision a fait bondir à Libreville.
Dans les réseaux sociaux, les militants proches de l’opposition se sont frottés les mains espérant enfin que la justice française réussira à punir le régime d’Ali Bongo Ondimba.
« On considère qu’une catégorie de personnes était visée pour des motifs politiques donc ce qui peut rentrer dans la définition de la notion de crime contre l’humanité (…) on se laisse la possibilité d’enquêter, d’examiner ce qui s’est passer et en fin d’information et en cours d’information on vera bien si cette qualification juridique donnée par la partie civile que nous sommes pourra ou non être conservée », a expliqué Eric Moutet, l’avocat du plaignant qui préfère l’anonymat.
Le pouvoir a laissé l’ambassadeur du Gabon en France réagir sur Radio France internationale (RFI) comme Me Eric Moutet. Flavien Enongoué, choqué, a dénoncé un procès politique qui inflige un tort immense à l’histoire politique du Gabon.
« Lorsqu’on fait des rapprochements avec ce qui s’est passé au Gabon, c’est-à-dire des violences postélectorales au cours desquelles malheureusement des compatriotes ont perdu leur vie. Toute perte en vie humaine est de trop pour notre pays. Mais je pense qu’instrumentaliser ces morts c’est une opération politique hideuse », a fustigé le diplomate gabonais.
Selon la presse française qui a révélée la décision de la justice française, le plaignant est un Franco-Gabonais d’une trentaine d’années. Il avait été arrêté la nuit du 31 août au 1er septembre au quartier général de Jean Ping. Il avait décrit une nuit d’horreur et de carnage » au cours de laquelle des dizaines de personnes ont été blessées ou tuées par des hommes cagoulés dans l’attaque « méthodique » du QG.
Carl Nsitou