Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le vice premier ministre en charge du logement Bruno Ben Moubamba, a appelé jeudi les enseignants et le ministre de l’éducation nationale Florentin Moussavou qui menace de radier des effectifs de la fonction publique tous les enseignants grévistes, à la désescalade.
« J’invite respectivement tous les acteurs politiques, sociaux et autres à la désescalade », a déclaré M. Moubamba au terme d’une réunion avec les responsables du Syndicat de l’éducation nationale (SENA) et ceux de la Convention nationale des syndicats du secteur éducatif (CONASYSED), deux principaux syndicats ayant enclenché la grève générale illimitée depuis plus de deux mois.
La réunion présidée par Bruno Ben Moubamba dans son cabinet de travail revêtait les allures d’une médiation.
Le 30 janvier courant le ministre de l’éducation nationale, Florentin Moussavou a pondu une note circulaire menaçante contre les enseignants grévistes. La circulaire somme les enseignants de regagner sans délai les salles de classes sous peine de se voir suspendre les salaires avant la radiation pure et simple de la fonction publique.
Bien que solidaire avec le gouvernement, Bruno Ben Moubamba estime « qu’il y a certaines décisions qui ne correspondent pas souvent avec la sécurité politique du Président de la République« . Une manière pour lui de remettre en cause la décision de son collègue du gouvernement.
Candidat à la dernière élection présidentielle contre le président Ali Bongo, Monsieur Moubamba a accepté d’entrer au gouvernement d’ouverture nommé le 2 octobre 2016 dans la foulée de la crise post-électorale. La crise est née de la contestation de la réélection du président, Ali Bongo par son principal challenger Jean Ping.
Pour désamorcer la longue grève qui paralyse les cours au Gabon depuis le 12 novembre, date du lancement de la grève illimitée, le vice-premier ministre a fait une proposition écrite au président de la République. La proposition porte sur la création d’une commission spéciale chargée de mettre en œuvre un plan d’urgence sur l’éducation qui pourrait être défini d’accord partie avec les partenaires sociaux.
» Il faut protéger les plus faibles, les jeunes« , a martelé l’opposant membre du gouvernement, appelant par ailleurs les syndicalistes à cesser leur grève.
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