Une vue des policiers dans une cité @ DR
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Plusieurs dizaines de policiers ont lancé l’assaut mardi à Angondjè au nord de Libreville pour libérer les maisons de l’Etat squattées depuis plusieurs mois par des citoyens se disant mal logés.
L’opération a démarrée très tôt ce mardi. Les policiers, sur les nerfs, ont débarqué par dizaine sur le site. Ils ont commencé à sommer les occupants de libérer les lieux. Des actes de violences ont été signalés.
Le déguerpissement fait suite à la plainte, introduite par le Vice Premier ministre en charge de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du logement, Bruno Ben Moubamba. Issu de l’opposition, M. Moubamba souhaite, à travers cette opération coup de poing, restaurer l’autorité de l’Etat.
Dans un point de presse lundi, le membre du gouvernement a indiqué que « toutes les procédures sociales et toutes les mesures d’accompagnement ont été épuisée. Il n y a donc plus de place pour la discussion ». Plusieurs délais et mesures de grâce ont été accordés à ces occupants illégaux qui ne payaient aucun droit ni taxe.
Globalement, il y a près de 800 squatters à Angondjé et à Bikélé, deux sites situés respectivement au nord et au sud de Libreville.
Les logements squattés ont été construits par l’Etat dans le cadre d’une promesse électorale d’Ali Bongo Ondimba de construire 5 000 logements par an si les gabonais lui accordait le premier mandat de 7 ans qu’il sollicitait en 2009. Parvenu au pouvoir, Ali Bongo Ondimba a lancé le projet mais celui-ci s’est rapidement stoppé faute de financement.
A Angondjè, quelques 700 logements seulement ont vu le jour. Très peu à Bikélé. La seule différence c’est qu’à Bikélé, les futurs propriétaires ont participé à l’investissement en contractant des crédits auprès des banques partenaires du projet.
Lors de la distribution des logements d’Angondjè, un tirage au sort a été organisé pour départager les très nombreux demandeurs. Les personnes tirées au sort devenaient les locataires de ces maisons. Elles n’ont cependant jamais occupé ces maisons par manque d’eau et d’électricité. Laissés à l’abandon, les logements ont donc été pris d’assaut par les squatters prétextant qu’il s’agissait d’un cadeau de l’Etat.
Les squatters ont même créé des fans clubs ou des clubs de soutien à Ali Bongo Ondimba, alors en campagne électorale pour sa réélection lors du scrutin présidentiel du 27 août dernier. Une des cités squattée a été baptisée « cité de l’égalité des chances », un des piliers du projet de société du président candidat.
L’Etat avait la pression entre les acquéreurs tirés au sort et les squatters qui tentaient de politiser le dossier pour s’imposer. Finalement, l’Etat a appliqué la force.