Une vue du littoral de Port-Gentil @ Gabonactu.com
Port-Gentil, Gabon (Gabonactu.com) – De nombreuses épaves jonchent le littoral de la commune de Port-Gentil où gisent au fond des mers et des océans, des navires, des cargos, des pétroliers, des chimiquiers, des avions ou encore des bateaux de pêche abandonnés par des armateurs, constat fait par un correspondant de Gabonactu.com dans la capitale économique.
Le littoral gabonais, long de plus de 800 km de côte n’est pas à l’abri de l’insalubrité. L’une des localités du pays où l’on compte un grand nombre d’épaves de bateaux, est bien évidemment le littoral de la ville de Port-Gentil. Dans cet écosystème, les défenseurs de l’environnement sont tétanisés par la présence des masses de ferraille laissées à l’abandon le long des plages de la commune.
Plus grave, le rivage du bord de mer n’est pas loin d’être assimilé à une décharge de déchets solides de sociétés dont les questions de protection de la nature sont reléguées au second plan du développement durable. Le système écologique est en danger. De ce constat, il est difficile de considérer ces sociétés comme entreprises citoyennes. Le constat est pathétique. En naviguant, l’on découvre que la façade maritime gabonaise est exposée à une pollution due à la présence de tas de ferraille.
Sources de pollution mais aussi sources de vie, prisées notamment par les plongeurs, dangereuses pour la navigation, les épaves offrent de multiples facettes. En fonction de leur profondeur, les épaves sont colonisées par différentes espèces animales et végétales et agissent comme des dispositifs de concentration du poisson. Elles peuvent constituer des dangers pour la navigation et les engins de pêche. « Malgré la multiplication des campagnes de sensibilisation et la sonnette d’alarme à l’endroit des pouvoirs publics, tous nos efforts sont restés sans suite », se plaint le président de l’ONG environnementale, « l’ONG H2O », Henri Michel Auguste. Selon les défenseurs de l’environnement, ces dangers ont été occasionnés par plusieurs sociétés qui ont disparu : la SOAEM par exemple, la CNII ou encore certains particuliers pourtant bien identifiés.
Les épaves de bateaux et autres fers, tout comme l’acidification des océans et l’immersion des déchets dans les océans sont, entre autres, les principales causes de pollution marine. Le littoral portgentillais particulièrement renferme de nombreuses épaves de ferraille polluantes qui peuvent parfois contenir des quantités importantes d’hydrocarbures engloutis fragilisant l’écosystème marin. A ce propos, la Convention internationale de Nairobi sur l’enlèvement des épaves, ouverte à la signature en 2007, offre un cadre juridique harmonisé et adapté à la gestion de la problématique des épaves. Mais son application tarde toujours.
Antoine Relaxe