Le Secrétaire général du Parti socialiste soupçonné par Libreville de ne pas connaitre l’Afrique @ DR
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le ministre gabonais de la Communication, porte parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze, réagissant aux communiqués du Parti socialiste français (PS) et Europe écologie les verts (EELV) sur le climat politique préélectoral au Gabon a dénoncé mardi des « leçons des petits colons » alors que le Gabon est indépendant depuis le 17 août 1960.
Le 29 juillet dernier, le Parti socialiste a publié un communiqué dans lequel il réclamait la libération « des dizaines de militants de l’opposition arrêtés ces dernières semaines » au Gabon et exprimait « sa vive préoccupation pour le climat politique et social délétère au Gabon, à moins d’un mois du scrutin présidentiel ».
Un jour plus tard, c’est Europe écologie les verts qui a condamné « les violations répétées des droits fondamentaux, notamment celles d’expression et de manifestation » au Gabon avant d’appeler « le gouvernement français à faire pression sur les autorités afin qu’elles mettent tout en œuvre pour apaiser la situation, notamment en respectant les libertés fondamentales, en cessant de harceler et intimider l’opposition et en libérant toutes les personnes détenues pour des motifs politiques ».
En réponse à ces deux messages, le porte parole du gouvernement gabonais a rappelé qu’il n’y a pas de prisonniers politiques au Gabon. « Il n’y a pas un seul leader politique ou un parlementaire en prison pour ses idées au Gabon », a-t-il insisté.
Bilie By Nze a affirmé que les personnes actuellement emprisonnées ont été prises lors de la manifestation du 9 juillet dernier à côté du rond point de la démocratie où le pouvoir organisait un meeting.
« Ils exerçaient des violences et des vidéos existent », a-t-il affirmé. Parlant de Jean Remy Yama, l’un des principaux leaders syndicaux enfermés à la prison centrale de Libreville, le ministre a affirmé qu’il a été surpris entrain de lancer des cailloux contre des policiers.
« En France, ont ne décore pas les casseurs…. On ne décerne pas la légion d’honneur aux casseurs », a dit M. Bilie By Nze. « Ce qu’on ne peut pas accepter en France, on ne peut pas également l’accepter au Gabon », a-t-il craché avec détermination.
Ce sont des « leçons de petits colons », a-t-il assommé dénonçant au passage le comportement de l’ONG Survie, « une branche de la gauche catholique », selon lui qui s’acharne sur le pouvoir et la famille Bongo (au pouvoir) et ferme les yeux sur le scandale de retro commission sur un chantier de la société chinoise SYNOHYDRO qui accable la famille de Jean Ping.
« Si c’était le pouvoir, ou la famille Bongo, on devait en faire des choux gras », a-t-il dit regrettant le silence de la presse française sur ce dossier de détournement des biens publics.
Le très informé journal en ligne français Mediapart a révélé il y a quelques semaines que Franck Ping, un fils de l’actuel opposant, Jean Ping (candidat à l’élection présidentielle du 27 août) et Pascaline Bongo (sœur aîné d’Ali Bongo) ont perçu d’importantes commissions sur des marchés de construction de routes et d’éclairage public confié à la société chinoise SYNOHYDRO. 14 milliards de FCFA auraient été empochés par ces deux personnages, selon Mediapart.
Le pouvoir gabonais a toujours souhaité que ce scandale éclabousse la campagne électorale de l’adversaire d’Ali Bongo, mais la presse internationale ignore le sujet ainsi que l’ONG Survie et pourtant très active sur les questions de bonne gouvernance en Afrique francophone.
Martin Safou