Guy Nzouba Ndama prenant un bain de foule après l’annonce de sa candidature le 5 avril 2016 à Libreville @ Gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – L’ancien président de l’Assemblée Nationale, Guy Nzouba Ndama qui a annoncé mardi à Libreville sa candidature à l’élection présidentielle du mois d’août prochain a justifié son acte comme une réponse au désespoir que vive les gabonais sur tous les secteurs de la vie.
« J’ai choisi cette fois d’entendre leur désespoir », a déclaré M. Nzouba Ndama, président démissionnaire de l’Assemblée Nationale depuis le 31 mars 2016. Après avoir annoncé sa candidature, le député du canton de la Lolo-Wagna dans la province de l’Ogooué-Lolo (sud-est) a ensuite déclaré sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Il perd ainsi son mandat de député comme les neuf autres députés ayant démissionné le 1er avril dernier.
Selon le désormais opposant au régime d’Ali Bongo Ondimba, sa décision résulte de « l’indignation des gabonaises et des gabonais, au regard de leur pays qui va à la dérive, face à leur cœur qui pleure et au regard de leur cher Gabon pris dans une sorte de syndrome de Lubitz ». Lubitz Andreas fut le co-pilote allemand qui avait précipité un Airbus A320 avec 190 passager droit dans une montagne. Pour Guy Nzouba Ndama, cette métaphore ne se réalisera pas. Il déploiera toute son énergie pour contenir cette éventualité.
La crise politique qui secoue le parti au pouvoir avait poussé la hiérarchie de radier le 9 mars 2016 trois députés, appartenant à un courant très critique contre le chef de l’Etat Ali Bongo et ses proches. Ce courant est selon les animateurs devenu le PDG bis. Il est baptisé : Le PDG- Héritage et Modernité. Ses membres ont promis présenté un candidat également au scrutin présidentiel avenir.
Guy Nzouba Ndama a fait sa déclaration en présence de tous ces anciens députés et plusieurs leaders de l’opposition. Quelques vielles figures politiques qui ont marqué l’histoire du pays y étaient aussi. Il s’agit entre autres de Jean Marc Eko, ancien ministre d’Etat aux affaires étrangères du feu président Léon Mba et D’Emile Kassa Mapessi, ex-premier vice-premier ministre d’Omar Bongo.
Dans sa déclaration fleuve d’environ une heure, Guy Nzouba Ndama a appelé les députés encore hésitant et autres cadres de l’ex parti unique à venir le rejoindre pour dit-il mettre fin à « l’appétit vorace et inextinguible des émergents » au pouvoir. Il a fustigé l’honneur souillé des députés « qu’on est en train de faire signer des engagements de fidélité » comme pour les tenir en haleine.
Camille Boussoughou