Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le groupe parlementaire du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), conduit par son nouveau président, André Dieudonné Berre s’est rendu au palais présidentiel du bord de mer où il est allé faire allégeance au chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba en prélude à la prochaine élection du successeur de Guy Nzouba Ndama démissionnaire de son poste de président de l’Assemblée nationale.
« Vous voulez toujours, monsieur le président de la République, compter sur le groupe parlementaire PDG qui est le prolongement de notre parti au sein de la représentation nationale pour vous accompagner », a déclaré André Dieudonné Berre devenu de facto l’un des gardiens du temps à l’Assemblée nationale pour le compte du pouvoir.
« Nos relations sont des relations de confiance. Des relations privilégiées », a déclaré Ali Bongo Ondimba s’adressant aux élus du Parti démocratique gabonais (PDG, parti au pouvoir) dont il est le président et le candidat à la prochaine élection présidentielle prévue au second semestre 2016.
« Ce qui est important pour nous aujourd’hui c’est de rassembler nos compatriotes sur ce que (…) nous sommes les seuls à pouvoir porter ce changement attendu par nos populations », a-t-il ajouté.
Ces derniers jours, le PDG, ancien parti unique au pouvoir depuis 48 ans traverse une grave zone de turbulence. Le 31 mars, un des ses caciques, Guy Nzouba Ndama a démissionné de son poste de président de l’Assemblée nationale prétextant un manque de respect, de la part du pouvoir, de l’immunité parlementaire des députés gabonais. Deux jours après 9 autres députés du parti ont démissionné de l’Assemblée nationale alors que début mars, 3 députés ont été exclus du parti pour indiscipline. En un mois le parti a donc perdu 13 députés y compris le président de l’Assemblée nationale.
Tous ces départs à moins de 6 mois de la prochaine élection présidentielle sont interprétés par l’opposition comme des preuves que le pouvoir vacille et serait sur le point de couler.
« On veut nous divertir pour que nous oublions l’essentiel. L’essentiel c’est ce pourquoi nous sommes allés solliciter le vote de nos compatriotes », a hurlé Ali Bongo Ondimba qui promet un Gabon où tous les citoyens auraient l’égalité de chances s’il est réélu pour un second mandat de 7 ans.
Etat pétrolier du golfe de Guinée, le Gabon est miné par des graves inégalités sociales. Selon des statistiques officielles, 2% des gabonais détiennent 80% des richesses du pays. Les mêmes familles dirigent le pays et la haute administration depuis l’indépendance.
Le tour de vice resserré ce lundi par Ali Bongo devant les députés de son parti vise également à s’assurer que lors de l’élection du futur président de l’Assemblée nationale en remplacement du démissionnaire, aucune voix ne manque au candidat du PDG à ce poste.
Sur un total de 120 députés à l’Assemblée nationale, le PDG et ses alliés détiennent la majorité absolue des sièges. Il circule cependant des rumeurs sur la possible démission collective d’autres députés.
Carl Nsitou & Xinhua