Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le Président directeur général (PDG) du groupe La Poste SA, Michael Adandé a déclaré mardi à Libreville dans une conférence de presse, qu’il faut au moins 142 milliards de FCFA pour remettre à flot son groupe, notamment la banque postale, actuellement sous une tension extrême de trésorerie.
« Il faut 142 milliards et peut être plus », a indiqué M. Adandé faisant un rapport d’étape sur la crise financière qui secoue le groupe La poste notamment dans sa filiale : « Poste-Bank ». Très réaliste, le banquier souligne qu’il sera difficile de trouver dans l’immédiat cette grosse cagnotte. L’unique actionnaire qu’est l’Etat connait également la crise à cause de la chute depuis 4 ans du prix du baril de pétrole. L’économie du pays étant dépendante à plus de 70% de la production pétrolière.
Dans le cadre du plan de redressement de Poste Bank, Michael Adandé a exploré quelques pistes de solution. Parmi ces pistes : la rationalisation de la gestion et la bonne gouvernance de l’entreprise. D’après l’administrateur provisoire de La Poste Bank, les malversations financières constituent une des causes qui plombent la société. « Il y a le vol à tous les niveaux. Ca va de la caissière au directeur », a-t-il craché devant la presse.
Les recettes mensuelles de La Poste sont de l’ordre de 200 millions de FCFA. Les charges par contre s’élèvent à 1,200 milliard de FCFA par mois dont 800 millions de FCFA destinés à la masse salariale. L’entreprise présente dans les 9 provinces du pays avec 70 bureaux emploie 800 salariés.
Selon M. Adandé, les salaires de ses agents sont actuellement payés par l’Etat gabonais, actionnaire unique de l’entreprise.
En termes de passif, La Poste doit 75 milliards de FCFA à sa clientèle estimée à 400 000 usagers. Les retraits ont été plafonnées à 50 000 FCFA, peu importe la disponibilité des dépôts de chaque client. Il y a cependant quelques exceptions notamment pour les clients qui doivent faire face à des problèmes de santé, de malheur ou de mariage.
Ces mesures de crise étouffent les usagers. Les fins de mois sont devenus un calvaire pour les clients de la poste tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays. Les caisses s’ouvrent avec beaucoup de retard. Les liquidités s’épuisent assez vite. Le personnel est souvent séquestré par les usagers remontés.
Auprès de ses partenaires, La Poste Gabonaise cumule également des dettes. Elle doit 9 milliards de FCFA à La Poste de France qui menace de suspendre sa collaboration. Elle doit également 5 milliards de FCFA à Western Union.
Malgré ce tableau lugubre, Michaël Adandé affirme qu’il est toujours possible de sauver la Poste. « Nous avons un potentiel important. Nos clients n’intéressent pas les autres banques. Nous avons le réseau le plus étendu du pays. Nous avons l’engament de l’Etat… »
L’autre hypothèse pour remettre le groupe à flot est de créer un partenariat public-privé avec d’autres banques ou investisseurs.
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