ABC accompagne de Gondjout lors de la causerie politique @ gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Alexandre Barro Chambrier, député du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) a profité samedi d’une causerie politique dans son fief du 4ème arrondissement de Libreville pour parler assez librement de la situation politico-économique préoccupante du pays avant d’appeler la majorité et l’opposition d’accepter le dialogue inclusif pour sortir, dit-il, de la situation de « déliquescence socio économique » à laquelle le pays est confrontée.
« Ce n’est pas une faiblesse que de tendre la main. Ceux qui la refuseraient en assumeraient la responsabilité historique », a déclaré M. Chambrier dans son allocution. L’élu du parti au pouvoir a prononcé ce discours en présence de son collègue du 3ème arrondissement, Vincent de Paul Gondjout, de plusieurs cadres et autres nombreux militants qui ont afflué vers l’école publique du quartier sous intégré d’Akébé.
Selon « ABC », le climat politique dans le pays est tendu et qu’il est impératif de trouver des solutions qui préservent le pays « des affres de la division, de la violence et du chaos ». Le membre du comité permanent du PDG a donné un discours emprunt de liberté de ton. Pour lui, « beaucoup des faits montrent, n’en déplaisent à ceux qui ne veulent pas voire ou qui ne veulent pas entendre, qu’il y a une dégradation du tissu social ».
L’ancien ministre du Pétrole et des mines a dans sa démonstration du malaise social étalé l’ébullition tout azimut dans différents secteurs d’activités du pays. Il s’agit entre autres des tensions dans les administrations financières et publiques qui sont liées d’après lui à la difficulté par le gouvernement d’assoir un système de rémunération qui permette de satisfaire tous les travailleurs. La grève dans le secteur pétrolier rentre également dans ce sillage. La grève des pétroliers a pour conséquences immédiates, la pénurie de carburant et de gaz dans depuis un moment à travers le territoire national.
Avec une baisse de plus de 50% des cours du pétrole, « ABC » tire la sonnette d’alarme sur la nécessité pour les gouvernants de réajuster la dépense publique et d’opérer des choix prioritaires.
Alexandre Barro Chambrier a aussi déploré les grèves au niveau du monde scolaire et universitaire. Des tensions estiment-t-il issues de l’instrumentalisation des jeunes et des étudiants par des hommes politiques tapis dans l’ombre.
« Devant la déliquescence de cette situation socioéconomique nous avons vu qu’il y a eu malheureusement un de nos compatriotes qui est décédé. Notre frère Mboulou Beka. Nous disons que c’est un mort de trop », a déploré M. Chambrier, faisant allusion au meeting interdit de l’opposition le 20 décembre 2014 au Carrefour Rio à Libreville. M. Chambrier n’a pas manqué d’appeler ses pairs au dialogue qui constitue une valeur cardinale pour son parti.
Cet hiérarque du PDG qui a visiblement un franc parlé définit le dialogue comme un moyen pour susciter la confiance mutuelle. C’est-à-dire une confiance entre les acteurs de toute la classe politique. Pour lui, « c’est la raison pour laquelle nous devons nous réapproprier les vertus de la tolérance, de la mesure et de la pondération ». Sans être clair dans son langue, le professeur des sciences économiques a dit que « ça ne sert à rien d’ajouter de l’huile sur le feu, tout ne va pas bien ».
Dans son discours fleuve aux allures d’un réquisitoire, le député du PDG a indiqué que « nous ne pouvons revenir en arrière des valeurs démocratiques, de liberté d’expression, de la pluralité de la presse ». Il a conclue en disant qu’il est nécessaire de continuer à construire véritablement un état de droits avec une justice impartiale tout en évitant « l’instrumentalisation des groupes, la ‘’ tribalisation’’ des débats, l’infantilisation des populations avec des pratiques communautaires d’une autre époque ».
Sydney Ivembi