Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Les syndicats du secteur public, déçus de n’avoir pas constaté une augmentation de leur salaire cette fin de mois, ont unanimement décidé samedi lors d’une assemblée générale organisée dans des conditions rocambolesques de déposer un préavis de grève générale illimitée dès lundi prochain.
« Nous allons déposer sur la table du gouvernement dès lundi un préavis de grève dont la durée sera annoncée ultérieurement », a déclaré Jean Remy Yama le président de Dynamique unitaire, le nouveau label qui rassemble tous les syndicats du public.
« Dans son message de fin d’année, le président de la République, avait annoncé un nouveau système de paiement de salaires dès janvier 2015 mais quand nous nous sommes rendus dans les banques vendredi, rien a changé », a expliqué M. Yama partageant un sentiment de déception générale de la part de tous les fonctionnaires.
Depuis plusieurs mois, les syndicats du secteur public réclament une augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 80 000 à 300 000 FCFA. Ils exigent une augmentation de l’indice de salaire de 425 à 1 500. L’augmentation de cet indice permettra notamment d’améliorer les pensions de retraite trop basses actuellement.
Le gouvernement et les syndicats ont discuté durant un mois sur ces revendications mais les négociations ont accouché d’une souris, selon les syndicalistes.
Le gouvernement refuserait d’augmenter les salaires pour ne pas exploser le budget de l’Etat. La masse salariale annuelle de l’Etat est estimée à 600 milliards de FCFA. Elle serait en augmentation de 8% chaque année depuis 2009.
La chute actuellement du prix du baril de pétrole ferait aussi réfléchir le gouvernement très inquiet sur l’avenir économique du pays. Le Gabon dépend à 60 ou 70% des revenus du pétrole.
On rappelle que l’assemblée générale de ce samedi devait avoir lieu à l’école publique Martine Oulabou dans le 2ème arrondissement de Libreville. Cependant, très tôt le matin, la police a bloqué tous les accès empêchant même aux riverains d’accéder chez eux via le boulevard Jean Paul II.
Les syndicalistes auraient pourtant sollicité un cordon de sécurité du ministère de l’Intérieur pour sécuriser cette assemblée générale. Ils auraient aussi sollicité l’autorisation du ministre de l’Education nationale. Au final, ils n’ont pas compris ce qui s’est passé. D’où la décision de délocaliser immédiatement le rassemblement vers la cité de la démocratie au siège du SYNAPS, le syndicat des personnels de la santé.
Antoine Relaxe