Portails verrouillés de l’AGP @ gabonactu.com
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Lassés de subir le pilotage à vue et l’inertie de leur direction générale, les confrères de l’Agence gabonaise de presse (AGP) qui avaient enclenché une grève illimitée le 17 novembre 2014 pour de nombreux dysfonctionnements ont suspendu jeudi leur mouvement pour attendre lundi prochain, date de l’ultime assemblée générale qui devra apprécier les avancées des négociations avec la hiérarchie de leurs principaux points de revendications.
Le personnel « désabusé » avait barricadé, au terme d’une assemblée générale, le siège du média sis au quartier Batterie IV dans le 1er arrondissement de Libreville. Jean Olivier Mouketou Mouketou, directeur général du média d’Etat n’avait pas eu accès à son bureau durant plusieurs jours. Il était considéré comme Persona non grata par les grévistes qui lui reproche une « gestion scabreuse » de l’entreprise de presse.
Jacques Sima, le Président du conseil d’administration (PCA) est celui qui a pris langue avec les travailleurs. Il a obtenu de ceux-ci l’arrêt momentané du mouvement d’humeur pour avoir donné quelques garanties aux réclamations.
Selon les têtes proues du collectif, Isaac Makanga et Clovis Magnet les deux points saillants que sont les « 2 mois d’arrières de salaires pour les agents contractuels (statutaires) et les 3 mois d’arrières de primes de responsabilité ou de détachement des fonctionnaires affectés à l’AGP » devraient être payées d’ici la semaine prochaine.
Les grévistes exigent aussi le retour en Kiosque du Journal Gabon Matin avant le 30 novembre prochain. Ce quotidien gouvernemental est le produit phare de l’agence gabonaise de presse. Depuis deux mois il n’est plus édité par la société Multipresse pour des raisons que les employés ignorent.
Tirage réduit de 10 000 à 5 000 exemplaires
Selon les grévistes, la Convention liant la société éditrice à l’AGP prévoit que celle-ci imprime le quotidien en 10 000 exemplaires par jour. Cette transaction coûte 654 millions de FCFA chaque année à l’AGP. Toute chose qui se déroulait normalement depuis l’année dernière, d’après les agents. En janvier 2014, le tirage est parti de 10 000 à 5 000 exemplaires.
Si le budget de l’agence de presse a chuté de plus d’un milliards à 350 millions de FCFA en l’espace de 2 ans, il n’en demeure pas moins que le média était solvable auprès de Multipresse. « Il n’y a pas d’impayés » soutiennent les grévistes qui avancent qu’un accord avait été trouvé entre le Trésor public et la société éditrice.
Le flou reste total quant à la réduction du tirage. Les employés de l’AGP pointent du doigt leur actuel directeur général qui manquerait de politique managériale de l’entreprise.
Les grévistes veulent « l’audit sur les fonds de fonctionnement de l’AGP depuis 2009, le versement de la prime de panier dont la direction en est seule bénéficiaire et l’acquisition du nouveau bâtiment de l’AGP dans l’immédiat». L’agence de presse gabonaise n’a pas ses locaux propres. Elle est locataire.
Parmi les 25 points de revendications contenus dans le cahier de charges, le personnel d’AGP relève également un deux poids deux mesures dans la grille salariale. Il y’aurait une grande disparité dans les rémunérations. Certains journalistes seraient sous payés par rapport aux agents de liaison. Cette situation frustrante aurait été créé par d’anciens patrons de la boite.
Sydney IVEMBI