Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Les autorités gabonaises ont décidé de porter plainte contre Pierre Péan et son auditeur suite à la publication du livre intitulé « Nouvelles affaires africaines : mensonges et pillages au Gabon » , annonce un communiqué de l’ambassade du Gabon en France.
« La République gabonaise ne peut accepter les propos gravement diffamatoires et totalement faux tenus par Pierre Péan dans cet ouvrage », averti le communiqué daté du 8 novembre mais dont la copie transmise à Gabonactu.com ne porte aucune signature.
« Les conditions douteuses de son écriture ainsi que l’intention de l’auteur de se situer, de son propre aveu, dans la perspective de la future campagne présidentielle au Gabon éclairent la profonde malveillance de ce livre », enfonce le document.
« En raison de la gravité de ces actes, les autorités gabonaises ont saisi les juridictions françaises compétentes », conclu le communiqué.
Le Gabon et le journaliste – écrivain français sont à couteau tiré. Dans ce livre paru aux éditions Fayard, Pierre Péan remet en doute la nationalité du président gabonais, Ali Bongo Ondimba qui serait, selon lui un fils adoptif d’Omar Bongo Ondimba, originaire du Biafra au Nigeria.
Le livre révèle aussi le pillage des ressources du Gabon par la famille Bongo Ondimba et ses alliés.
La sortie de ce livre a suscité une véritable levée de bouclée au Gabon où la fille aîné du président Omar Bongo Ondimba, Pascaline Bongo Ondimba est sortie de sa légendaire réserve pour s’indigner et demander à Péan de ne pas toucher à son père, en gros aux membres de sa famille.
Plusieurs personnes qui ont partagé leur enfance avec Ali Bongo Ondimba ont défilé sur le plateau de la télévision nationale pour témoigner en faveur du président gabonais.
Le sommet a été, depuis le déclenchement de cette affaire, la publication d’une enquête du très sérieux journal en ligne français Médiapart.
L’enquête de Médiapart révèle que Pierre Péan avait le projet de publier son livre au moment du sommet franco-africain de l’Élysée pour la Paix et la sécurité en Afrique, des 6 et 7 décembre 2013.
Deux intermédiaires, Ziad Takieddine et Fara M’Bow connus dans l’affaire Karachi en France ont marchandé auprès de la présidence de la République gabonaise la non publication du livre contre le versement d’une coquette somme de 10 150 millions d’euros dans un compte bancaire en Suisse.
Les deux intermédiaires ont envoyé un contrat à la présidence de la République un contrat obligeant le Gabon à verser cette somme puis à trouver un emploi à un français présent au Gabon, un certain Jean Louis Gros. Le contrat n’a jamais été signé malgré les relances des deux intermédiaires y compris de Pierre Péan lui-même.
Considéré par certains médias gabonais comme une ancienne barbouze, Péan lassé, a donc décidé de punir, humilier le président gabonais qui aurait probablement bloqué ce dossier.
Le Gabon a donc décidé d’attaquer Péan et son éditeur en France où le livre a été publié.