Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Malmené, harcelé, diabolisé, bref bannis par son peuple lors de cette historique journée d’insurrection du 30 octobre 2014, le président burkinabé, Blaise Compaoré dans un de ses derniers tours de magie, a suggéré à son peuple et ses adversaires de garder le pouvoir pour le remettre plus tard à celui qu’il aurait aidé à le prendre après la transition qu’il dirigera lui-même.
Comparoré a ainsi prouvé qu’il n’est pas un enfant de cœur. Tout ce qui compte pour lui c’est la conservation du pouvoir pour lui-même, sa famille et ses amis. Pas pour les burkinabé comme il prétend le dire.
Le message de la rue, il ne l’a pas compris. Il ne l’a pas écouté. Il l’ignore. Les premiers morts de sa boulimie du pouvoir son pour lui un détail négligeable de l’histoire. Négligeable aussi l’occupation et surtout la destruction de l’assemblée nationale où il comptait sur les députés aux ordres pour lui offrir la robe en or qu’il leur exigeait pour son trône éternel. Détail aussi la destruction de la télévision nationale, ce miroir dans lequel il aime se contempler et contempler la misère de son peuple. Encombrant détail aussi ces pneus qui brûlent, le saccage et l’incendie des biens privés comme l’hôtel où il a confisqué les députés. Détail inutile aussi ces femmes et enfants qui le supplient de partir parce que le trop plein de ses bienfaits les saoulent. Détail par ailleurs ces appels à la raison pour ne pas finir un jour dans l’antichambre de Laurent Gbagbo aux Pays bas.
Compaoré est un soldat. Un vrai. Droit dans ses bottes comme il l’a été en octobre 1987 lorsque toute la jeunesse africaine s’est ligué contre lui pour avoir froidement assassiné Thomas Sankara, l’homme qui portait l’espoir de la jeunesse de cette époque où tous les chefs d’Etat de l’espace francophone étaient plutôt préoccupés à servir la métropole que leur propre peuple. Sankara aux yeux des jeunes du continent était l’unique non agent de la tristement célèbre françafrique. Ce qui explique la vague de sympathie des jeunes du continent jusqu’à ce jour.
Compaoré avait fermé ses oreilles à toutes les récriminations au point de se faire accepter et de devenir le médiateur attitré de toutes les crises en Afrique de l’ouest.
Fidèle disciple de Machiavel, Blaise Campaoré a affiné toutes les stratégies pour rester le maître du jeu.
L’échec du plan A consommé ce jeudi 30 octobre 2014, il joue son plan B. L’armée. La grande mouette qu’il a lui-même façonné. Aucun haut gradé ne peut clamer haut et fort qu’il n’a jamais bénéficié des faveurs de son chef suprême. Tous lui doivent quelque chose et c’est le moment de lui retourner l’ascenseur. Et les militaires semblent jouer le jeu.
Le plan C c’est celui qu’il a annoncé dans son discours de la nuit. Faire sembler d’écouter le peuple lâcher quelques lieutenants pour garder une haute main sur les événements.
La transition qu’il demande n’a rien à voir avec la démocratie. C’est à son profit personnel. La stratégie est de poursuivre le dérouler de son plan de conservation de pouvoir. C’est-à-dire placer par les urnes son dauphin. Le dauphin serait le Medvedev burkinabé qui cèdera la place à son mentor une fois la tempête passée.