Assises sur la vie chère : entre doute et envie d’y croire !

Le discours semble bien huilé sur la volonté du Gabon de Lutter efficacement contre la vie chère. Mais les réalités économiques laissent songeur !

La guerre en Ukraine n’a pas encore fini d’impacter l’économie mondiale. Le pétrole se vend toujours cher. Les coûts de production industrielle ou agricole restent élevés. Le transport mondial des marchandises n’est pas épargné par l’inflation…

Comment le Gabon qui importe plus de la moitié des biens de consommation courante réussira-t-il à anesthésier les prix sur le marché ?

L’idéal serait de booster immédiatement la production locale. Or dans son discours d’ouverture, le Premier ministre, Alain Claude Bilie By Nze a avoué que les produits locaux coûtent généralement plus chers que les produits importés.

L’alchimie à faire est donc compliquée. Libreville a déjà misé sur les exonérations des taxes pour plusieurs produits alimentaires importés. C’est le cas des produits carnés, du riz, du lait et des conserves. Il faut ajouter le blocage des prix à la pompe pour les produits pétroliers, au grand-dame du FMI, un des principaux bailleurs du fonds du pays.

Loin de profiter à l’économie nationale, ces exonérations favorisent les importations, donc enrichissent les pays d’origine de ces produits dont la qualité laisse souvent à désirer.

L’idéal serait de subventionner la production locale comme c’est le cas dans les pays développés. Au Gabon, c’est là où le bas blesse.

Tenez ! Les éleveurs de volaille autrefois nombreux dans la périphérie de Libreville ont fait faillite les uns après les autres par manque de soutien de l’Etat. Les aliments de bétails continuent à demeurer le principal facteur bloquant sans que les pouvoirs publics ne se penchent véritablement sur la question.

La mécanisation de l’agriculture est un rêve lointain. L’agriculture « alimentaire » est toujours pratiquée à la façon des ancêtres. L’on évoque un risque d’appauvrissement des sols en cas de mécanisation. Et pourtant le palmier à huile et l’hévéaculture sont mécanisés.

Le tissu industriel alimentaire est inexistant faute de politique réel d’encouragement de la production nationale.

Les lobbies du médicament accentuent la pression pour continuer de faire du Gabon un marché porteur en faveur des grands laboratoires. La parafiscalité crève les recettes. Les contrôles routiers sont comme des postes de péage.

Le coût exorbitant des matériaux de construction ainsi que le prix inimaginable du transport de ces matériaux au kilomètre plombent les prix du loyer.

Comment s’en sortir dans une telle nébuleuse ? Difficile de croire que la baguette magique sera trouvée ce jeudi au terme des assises d’Arambo.

Carl Nsitou

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