L’Autorité de régulation des transports ferroviaires (ARTF), le gendarme qui concourt au développement du secteur public ferroviaire au Gabon a décidé vendredi lors d’un conseil de régulation d’intensifier sa présence le long du chemin de fer Transgabonais pour faire un meilleur suivi et contrôle des activités opérées sur le rail dans le pays.
« Pour l’année 2024, l’ARTF doit être beaucoup plus présente sur le terrain en matière de couverture du périmètre ferroviaire », a indiqué le président du conseil de régulation, Thierry Opene Dardel à l’issue de la rencontre de vendredi tenue dans les locaux du siège social de l’institution à Owendo.
« Aujourd’hui on a qu’une seule équipe basée à Owendo. Il faut qu’on puisse déployer nos équipes aussi bien à Franceville qui est une gare terminus et de départ qu’à Lastourville ou à Bouée où on a potentiellement beaucoup de trafic à partir de ces gares », a-t-il précisé.
Les équipes que l’ARTF envisage de déployer sur le terrain auront notamment la mission d’aider les opérateurs ferroviaires à anticiper sur les éventuels défauts à éviter pour une meilleure sécurité du chemin de fer gabonais.
A ce titre, les agents de l’ARTF relèveront tout ce qui est non-conformité. Ils feront des contrôles réglementaires et remonteront les rapports de ces contrôles au siège pour un traitement efficace.
Déraillements à répétition
L’ARTF comme tous les usagers du rail au Gabon déplore les nombreux incidents sur le Transgabonais d’où sa volonté d’être beaucoup plus présente sur le périmètre ferroviaire.
« C’est peut-être aujourd’hui plus que jamais l’occasion de revisiter la concession surtout le programme de remise à niveau du chemin de fer », a espéré M. Opene Dardel.
« On se rend compte que 250 km de voie réhabilitée, mais qui ne sont toujours pas redorées aux bonnes vitesses, redorées en toute sécurité, ça pose quand même problème », a-t-il regretté.
L’unique voie ferrée du pays, le Transgabonais, long de 669 km, construit entre 1978 et 1986 subit depuis quelques années des grands travaux de réhabilitation ou de modernisation. D’importants financements ont été consentis avec l’apport des bailleurs de fonds tel que l’Agence française de développement (AFD) mais la circulation est assez souvent interrompue à cause des déraillements.
Ressources
Le premier conseil de régulation post 30 août 2023 a aussi planché sur le budget prévisionnel de l’année 2024 qui tiendra en compte l’augmentation des missions de terrain de l’institution.
Le budget 2024 tient également compte du plan de restructuration dans le domaine juridique et réglementaire afin que l’agence concrétise sa vision de « relai institutionnel qui veille au respect des modalités de sécurité ferroviaire pour un chemin de fer plus sûr ».
Créée en 2010 en tant qu’autorité administrative indépendante de l’État, l’ARTF joue un rôle fondamental dans la régulation globale du réseau ferroviaire. Ses missions de conseil, de contrôle et d’arbitrage contribuent activement à façonner l’avenir des infrastructures ferroviaires au Gabon, faisant de l’ARTF un acteur incontournable du développement économique du pays.
Pour rappel, le secteur ferroviaire participe à environ 52 % du PIB au Gabon.
Carl Nsitou