Le secrétaire exécutif de la chefferie Ôrungu, Ôkenja Mbongo Rafemo durant le congrès communautaire le 25 septembre à Port-Gentil © Gabonactu.com
La chefferie traditionnelle Ôrungu, a, au terme d’un congrès communautaire organisé à Port-Gentil, plaidé pour que des royautés et chefferies traditionnelles soient reconnues dans la future constitution gabonaise.
« Ce plaidoyer vise à bâtir la constitution autour des valeurs sociales fondamentales des peuples du Gabon, il vise surtout, la reconnaissance constitutionnelle des royautés et chefferies traditionnelles du Gabon », a plaidé Ôkenja Mbongo Rafemo, secrétaire exécutif de la chefferie Ôrungu.
Comme second point développé dans ce congrès figurait, la définition des modalités (termes et conditions) de l’implication éventuelle de la royauté traditionnelle en tant que « force vive », au sein de l’Assemblée nationale et en tant qu’ « organisation traditionnelle » au sein du Sénat de transition.
Au terme de ces travaux, la chefferie compte bien travailler d’arrache-pied avec toutes les composantes du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), mais surtout ceux des deux chambres du parlement gabonais, pour réaffirmer sa volonté de voir un Gabon nouveau qui s’appuiera sur ses valeurs culturelles, traditionnelles et ethniques socle d’une cohésion sociale entre les peuples.
Pour le chef traditionnel Ôrungu, Re-Ntyuga Resonga, « nous allons constituer un groupe de travail pour réaffiner notre vison et passer à la méthodologie pour conduire le plaidoyer auprès du CTRI ».
La procédure de rétrocession des terres et territoires communautaires cédés abusivement à la France en vertu notamment, du traité de protectorat et cession de territoires conclu depuis le 6 août 1873, figurait parmi le dernier point.
En effet, Port-Gentil une terre qui, au regard de son histoire est une propriété de deux clans (Awandji et Aboulya). La réappropriation de ces espaces ancestraux des chefferies claniques qui couvraient l’actuel département de Bendjé, chiffrés à plus de trente clans est un impératif aujourd’hui pour la communauté traditionnelle Ôrungu.
« Chez nous les individus n’étaient pas propriétaire des terres. Les terres où sont implantées les installations pétrolières notamment, celles qui sont du côté du Cap Lopez et la raffinerie Sogara que le Gabon s’est approprié à l’époque coloniale sans indemnité, doivent à la limite permettre une indemnisation conséquente », indique le secrétariat exécutif de la chefferie traditionnelle Orungu.
Cette réappropriation des terres ancestrales passe également par des indemnités et bien d’autres actions, qui seront menées sous peu, indique-t-on, par des fils et filles juristes de la communauté Omyéné.
Vincent Ranozinault