« Trop c’est trop » scandaient le lundi 25 septembre dernier les agents en colère de la Compagnie des bois du Gabon (CBG). Ces derniers ont déclenché un mouvement d’humeur aux abords de leurs locaux, sis à PG2 dans le 1er arrondissement de Port-Gentil. Au cours de cette sortie qui a ralenti les activités professionnelles de cette boîte spécialisée dans le sciage de bois, ils ont réclamé plusieurs points à leur direction.
« On revendique les salaires et une prime qu’on appelle prime de base, mais dans les bulletins de salaires c’est écrit prime de rendement. On doit travailler la prime de production simplement pour eux. Or, nos salaires restent maigres et inchangés », ,a dénoncé Frane Keurt Mombo, porte-parole.
Se contentant de petites primes pour certains depuis 20 ans et fatigués des promesses non tenues de leur employeur, ils ont décidé d’implanter un piquet de grève devant l’usine.
Leur direction leur payerait, selon eux, une prime minable et ils ont toujours espéré que leur carrière évoluera positivement.
Pour Frane Keurt Mombo. « Certains ont signé des contrats de 520 FCFA/l’heure, et d’autres 620 FCFA/l’heure. On veut parler avec le directeur il ne songe toujours pas à nous écouter. L’inspecteur du travail nous a reçu et a dit clairement, que ce qu’on revendique est de droit. À CBG on a encore licencié des agents et c’est comme ça toujours. Les maliens et les camerounais sont plein ici, pendant que les gabonais sont assis à la maison. S’en est trop ! ».
Les conséquences de cette mauvaise gestion sont terribles. Certains agents ont du mal à s’offrir le petit déjeuner, à inscrire leur progéniture à l’école ou encore garantir une meilleure santé à leur famille du fait des salaires qui ne dépassent pas les 200.000 FCFA.
« J’ai deux enfants à l’hôpital actuellement, et je suis obligé de venir demander de l’aide à mes collègues. Je ne sais pas comment vivre à CBG. Ça me fait 19 ans, le salaire ne change pas il est toujours le même », regrette un agent, Anse Mougoula.
La direction générale aurait ainsi privé les agents d’une série d’avantages socio-professionnels considérables.
« Ça fait 43 ans qu’ils sont au Gabon et ils n’arrivent toujours pas à bien payer les gabonais. Nous les gabonais nous sommes compétents, mais malheureusement les expatriés sont partout ici et dans tous les postes. Je veux recevoir ce qu’un gabonais a droit », martèle Frane Keurt Mombo.
Le bras de fer qui oppose les agents grévistes à la direction générale, n’a pas fini de ralentir les activités de production de cette usine. En revanche, les manifestants ont décidé de ne pas lâcher du lest si rien n’est concluant.
Vincent Ranozinault