La fameuse malade mentale se déambulant dans les rues de Port-Gentil © Gabonactu.com
Une jeune dame gabonaise la vingtaine révolue dont l’identité n’a pas été dévoilée, souffrant d’une maladie mentale passe des jours et nuits horribles. En effet, depuis plusieurs mois maintenant il n’est plus rare de voir celle-ci sillonnant les coins et recoins de la ville de Port-Gentil, plus précisément le quartier N’tchengué dans le 4ème arrondissement avec une chaîne attachée au niveau de sa cheville droite puis reliée au poignet droit.
« Tous les jours elle passe là à la recherche de quoi manger, personne ne sait pourquoi elle est enchaînée, et pourtant elle n’est pas agressive envers les personnes généreuses qui lui donnent du pain. Mais c’est terrifiant de voir ça encore de nos jours. Je pense que c’est le seul cas qui est comme ça à Port-Gentil. Elle crie parfois de douleurs appelant à l’aide d’une voix basse », explique Jeffrey Curtis, un habitant du quartier.
Cette situation l’a causée plusieurs blessures, des plaies puantes sur lesquelles viennent quotidiennement se reposer les mouches et autres insectes. Chaque jour qui passe, la jeune dame avec des tenues dénudées, chiffonnées, bat le bitume à la recherche d’un morceau de pain du fait de l’abandon parental. Selon des témoignages des personnes sources, il ressort que la jeune fille serait victime de cette horreur de la part de sa mère commerçante, qui aurait commencé cet acte de barbarie quand elles vivaient les deux à la hauteur du quartier Cuvette Centrale. À cette époque paraît-il, la jeune fille présentait déjà quelques signes de maladie mentale. Avec la douleur qu’elle ressent au niveau de sa cheville et de son poignet, c’est en vain qu’elle tente malheureusement de se débarrasser de ce poids qui pèse sur ses articulations. Désemparée, elle n’a de cesse de crier » à l’aide ! » aux personnes de bonne volonté qui craignent de s’approcher d’elle. La mère de l’enfant jointe au téléphone n’a pas voulu s’exprimer sur ce sujet.
« Tous les jours les autorités passent par là pour aller dans leurs choses politiques, et pourtant elle est là, traversant la route à chaque fois mais personne n’agit. Elle a raté comme d’autres malades mentaux de la ville, de se faire renverser par les conducteurs fous. Elle a très mal et crie à l’aide tous les jours. Vraiment qu’il construire même un cabanon pour eux juste pour les garder en sécurité, l’État doit agir », estime Yvette Massanga, la responsable du marché de N’tchengué.
Malheureusement avec ce manque de maison d’accueil spécialisée pour ce genre de personnes dans la capitale economique mais également, par le manque de médecins psychiatres pour ce genre de maladie, la capitale économique compte aujourd’hui un nombre assez important de malades mentaux. Plus un seul quartier n’est épargné par ceux qu’on appelle » les Fous ». Certains n’ont de cesse de casser les pare-brises des véhicules stationnées, d’autres agressent les passants, une situation devenue invivable pour les populations.
« Chez nous au Gabon et même en Afrique, les malades mentaux sont perçus comme des personnes possédées, qui sont frappées par une malédiction. Voilà pourquoi les gens ont peur d’eux. Mais vraiment cette jeune fille mérite encore mieux qu’être enchaînée. Ses parents peuvent l’emmener même chez les médecins traditionnels », suggère Judith Koumba, une commerçante du petit marché de N’tchengué.
Abandonnée à son triste sort avec une chaîne de plus d’un kilo à la jambe droite, cette jeune demoiselle ne sait à quel saint se vouer. Les autorités compétentes devraient jouer leur partition au regard de la situation.
Vincent Ranozinault