Dix jours de prison, c’est la sentence encourue par Alex Mbourou, un gabonais d’une quarantaine d’années pour « outrage à magistrat » et « diffamation » à l’endroit du juge rapporteur Nze Angara. Les faits remontent en effet, en 2021 quand Alex Mbourou perdait un procès au tribunal administratif de Port-Gentil, contre un ressortissant nigérien pour un litige foncier.
De la décision émanant du tribunal, le plaignant était censé faire appel de la décision, quelque temps après le rendu du procès. Mais rien n’a été fait ! Seulement des mois plus tard dans un quartier de la capitale économique, Alex Mbourou aurait fait la rencontre du magistrat. De là, des échanges d’une autre nature entre les deux parties avaient eu lieu au point où Alex Mbourou, aurait traité à la place publique son vis-à-vis de ‘’traitre, de voleur et de vendu’’.
Une situation qui inéluctablement aurait vexé l’homme en toge, et créé un climat délétère. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la récidive faite une seconde fois à quelques semaines seulement après la première par le présumé accusé, puis une troisième dans un centre commercial de Port-Gentil. Une situation qui a conduit à l’interpellation de celui-ci, suite à une plainte déposée par le magistrat auprès des services de la Direction générale de recherches (DGR).
De là, Alex Mbourou sera conduit auprès du Procureur de la République le mercredi 17 mai dernier. Aussi, au terme de ces interrogatoires, le procureur de la République entendit les deux parties conformément à la loi. Alex Mbourou a été placé par ordonnance d’incarcération à la prison centrale de Port-Gentil communément appelée »le château », pour une durée de dix jours. Tout ceci, en conformité avec l’article 133 du code de procédure pénale en République gabonaise.
Seulement et selon les proches d’Alex Mbourou, il ressort que lors de leur audition devant le maître des poursuites, le magistrat n’aurait apporté aucune preuve des allégations pouvant déterminer »l’outrage à magistrat » encore moins de témoins. Mieux, lors de leur interrogation à la DGR, l’officier civil se serait fourvoyé. Une situation qui selon la famille du mis en cause, montre suffisamment la solidarité au sein de l’appareil judiciaire.
Malheureusement, Alex perd son terrain et en même temps, écope d’une sentence de dix jours d’emprisonnement. En revanche, sa famille, ses amis et connaissances ont dit ne pas laisser cette affaire dans les tiroirs. Ils envisagent contrecarrer à la sortie de ce dernier. Une affaire qui n’a pas fini de faire jaser dans la capitale économique.
Vincent Ranozinault