Une vue partielle du bureau des souverainistes @ Facebok Annie Léa Meye
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Le Mouvement des Souverainistes, un courant quelque peu ambigu né il y a 3 ans au sein de l’Union nationale sous la houlette de Jean Ping, a décidé le week-end écoulé d’officialiser la démission collective de ses membres de l’Union nationale pour suivre et soutenir Jean Ping.
Cette démission intervient à quelques semaines du prochain congrès du parti déjà éploré par la disparition de son remuant Secrétaire exécutif, André Mba Obame.
Les démissionnaires ont instamment demandé à leur ainé, Jean Eyeghe Ndong, un des vice-présidents de ce parti de quitter aussi le navire. L’ancien Premier ministre sous Omar Bongo Ondimba a cessé toute participation aux activités de l’Union nationale depuis plusieurs mois. Il s’était d’ailleurs fondu dans une déclaration de rupture avec Zacharie Myboto et son parti. L’annonce de sa démission serait une simple affaire de calendrier.
«Ce n’est pas la guerre non plus avec l’Union nationale !», a tenté de rassurer Francis Aubame cité par Gabonreview. «Il s’agit d’un divorce à l’amiable, et le bébé opposition sera gardé par ses deux parents», a-t-il ironisé.
L’Union nationale traverse une période assez délicate depuis qu’elle a refusé d’adouber Jean Ping comme candidat unique de l’opposition à la prochaine élection présidentielle. Des graves divergences d’approche politique au sujet de ce scrutin ont provoqué la cassure actuelle.
Jean Ping mise tous ses moyens sur le terrain politique pour espérer remporter le scrutin face au candidat du parti au pouvoir. Il est peu scrupuleux sur les conditions de transparence de la prochaine élection présidentielle. Il est convaincu qu’il drainera comme un dragon le peuple vers un vote sanction contre le pouvoir sortant.
L’Union nationale (UN), pour sa part, tente de faire disqualifier le président sortant, Ali Bongo Ondimba, candidat à sa propre succession. L’UN tient mordicus sur la filiation, qu’elle estime douteuse, d’Ali Bongo pour le rendre inéligible. Une telle éventualité créerait le chaos politique dans le pays. La solution serait d’instaurer une transition politique suivie de l’organisation des élections véritablement transparentes et crédibles, selon les hypothèses de travail de l’Union nationale.
Le parti table aussi sur la convocation par le pouvoir d’un dialogue national exclusif qui mettrait à plat les institutions et le système électoral en cours. A moins de sept mois du scrutin, ce rêve semble s’éloigner, estiment des observateurs avertis.
Émilienne Ditengou