Le Ministre de la Pêche et de l’Économie Maritime, Pascal Houagni Ambouroue a ordonné lundi l’ouverture d’un corridor de pêche réservé aux pêcheurs artisanaux afin d’augmenter l’offre et faire baisser la demande et par ricochet limiter la flambée des prix.
« Le déficit de poisson sur le marché domestique m’amène à vous annoncer la réouverture officielle du corridor de pêche dans l’Estuaire du Komo », a déclaré le ministre lors d’une cérémonie organisée au Centre d’appui à la pêche artisanale de Libreville (CAPAL) en présence des pêcheurs, des vendeuses et des écailleurs de poisson.
Pascal Houagni Ambouroue a annoncé cette bonne nouvelle en présence du ministre du Travail, Madeleine Berre et de son collègue de la formation professionnelle, Raphaël Ngazouzé.
L’ouverture du corridor rentre dans le cadre de la mise en œuvre « de la politique sociale de l’Etat », a argumenté le ministre.
« Nous espérons que la décision du ministre sera appliquée par toutes les administrations », a dit une vendeuse de poisson au CAPAL qui a vu ses revenus fondre comme la neige au soleil à cause des problèmes, selon elle, rencontrés au large par les pêcheurs.
De nombreux pêcheurs se sont retrouvés en prison, d’autres en chômage technique suite à la confiscation des moteurs de leurs bateaux par l’administration. Ils sont souvent accusés de pratiquer une pêche illégale dans les zones interdites.
« Les zones interdites à la pêche sont situées sur les couloirs qui conduisent vers les zones autorisées. Mais quand on vous voit passer, les contrôleurs vous arrêtent et vous accusent de pêcher dans une zone interdite et les problèmes commencent », a expliqué un pêcheur.
Le nombre de pêcheurs artisanaux a considérablement diminué dans la périphérie de Libreville. La conséquence directe est la réduction des quantités des poissons disponibles et la flambée des prix. Le kilogramme de poisson pêché au large des côtes gabonaises se vend parfois à 4 500 FCFA contre 2000 FCFA le poisson surgelé importé.
En annonçant l’ouverture du corridor de pêche, le ministre a aussi lancé une opération conjointe avec les 13 administrations associées, visant l’interdiction des zones de débarquement non identifiées qui font l’objet d’un trafic illicite, au détriment des Centres de pêche, de plus en plus vidé de leur matière première, faisant ainsi exploser la mercuriale.
Antoine Relaxe
