Les arbitres gabonais ont unanimement menacent de boycotter la reprise du championnat national de football prévue ce 14 mai parce qu’ils ont été « zappés » lors de la distribution de l’argent en prélude de la relance de la compétition et sont priés d’officier les matchs à crédit, ont-ils annoncé à la rédaction de Gabonactu.com
« Ce n’est pas une grève, mais c’est un mécontentement », a confié, sous couvert de l’anonymat, un arbitre.
« On nous demande d’aller officier les matchs en bon. Ce que nous ne pouvons pas faire », a ajouté la source.
Les arbitres cumulent déjà une lourde dette pour avoir officié à crédit dans le passé des matchs du championnat. Cette dette n’a pas encore été payée alors que les clubs ont reçu leurs chèques avant même la reprise de la compétition.
Les hommes en noir disent ne pas comprendre l’attitude de la Ligue nationale de Football professionnel (LINAFP) et surtout celle du département de l’arbitrage. Cette instance qui gère les arbitres au Gabon mettrait la pression sur les arbitres afin qu’ils préfinancent eux-mêmes les matchs pour être payés plus tard. La pression serait plus forte sur les arbitres FIFA considérés comme la crème, les modèles en la matière.
« Nous n’acceptons pas ce manque de considération, ce mépris », a tonné un arbitre FIFA. « On ne nous respecte pas », ajoute-t-il précisant que la FIFA ne verse pas mensuellement un revenu aux arbitres. « Nous sommes payés lorsque nous officions des matchs à l’étranger », a-t-il précisé.
Le Gabon compte 11 arbitres FIFA et 20 ou 30 arbitres fédéraux et inter-ligues.
La position des arbitres semble difficile à tenir car beaucoup de responsables du département de l’arbitrage ont déjà préfinancé leur présence lors des matchs en qualité de commissaire de match.
« Si notre dette antérieure n’est pas payée, nous ne pouvons pas engager d’autres frais qui alourdiront cette dette », a conclu un arbitre qui espère que le ministère des Sports ainsi que toutes les instances sportives du pays mettront rapidement fin à la discrimination dont ils font l’objet.
A l’arrêt depuis plus de deux ans pour cause de Covid et faute d’argent, le championnat national de football reprend ce 14 mai dans une formule simplifiée.
Marie Dorothée