Le Porte-parole de la présidence de la République gabonaise, Jessye Ella Ekogha a, dans une conférence de presse mercredi à Libreville, dénoncé un acharnement de la justice française et notamment de la presse française dans le dossier des biens mal acquis qui accable la famille présidentielle.
« Il est quand même curieux d’assister à un tel acharnement quand il s’agit du Gabon », a fait remarquer Ella Ekogha répondant à une question sur la publication récente par le site d’information français Mediapart du contenu de l’ordonnance rendu le 7 février par le juge Dominique Blanc, dans laquelle il rejette la constitution de partie civile de l’Etat gabonais.
L’ordonnance porte sur une fortune de 85 millions d’euros appartenant à la famille Bongo. Le juge français estime que l’origine des fonds est « frauduleuse ». L’argent proviendrait « des commissions versées par la société pétrolière Elf ». La société a changé de nom pour devenir Total puis TotalEnergies.
« Dans cette affaire, il faut noter que c’est une procédure en cours et qu’il n’y a aucun jugement et aucune condamnation », a justifié Ella Ekogha étonné de voir publier dans la presse un dossier en pleine instruction.
« Il semble que ça devient un modus-operandi quand il s’agit du Gabon », s’est-il désolé avant de « déplorer ces méthodes qui n’honorent pas la justice française », a-t-il conclu.
La fortune incriminée remonte depuis l’époque où Omar Bongo Ondimba dirigeait le Gabon. La procédure dure depuis des années. Omar Bongo est décédé en juin 2009. Son fils Ali Bongo lui a succédé au sommet de l’Etat.
Dans l’ordonnance du 7 février dernier, le juge français rejette la demande de l’Etat gabonais de se constituer partie civile.
Le juge ajoute que les avocats de Libreville n’ont fourni « aucun écrit ni aucune pièce justifiant d’un préjudice en relation directe avec les infractions », et que « les faits n’ont pu être ignorés de l’État gabonais dont plusieurs des membres, au plus haut niveau, apparaissent et/ou sont impliqués dans la procédure ».
Les avocats de l’Etat gabonais ont indiqué leur intention de faire appel de cette ordonnance.
Antoine Relaxe et Xinhua