Jean Boniface Assélé a décidé samedi, au terme d’une réunion du directoire de son parti le Centre des libéraux réformateurs (CLR) de reprendre à sa fille Nicole Assélé toutes les commandes du parti mettant ainsi entre parenthèses les décisions du congrès de septembre 2019 qui avait porté sa fille Nicole au poste de Déléguée générale.
Jean Boniface Assélé a décidé d’autorité de reprendre en main son parti. Au congrès de 2019, sa fille était élue Déléguée générale pour 5 ans. Un poste de Conseiller politique avait été taillé pour le président fondateur Jean Boniface Assele.
La cohabitation entre le père et la fille n’a jamais été un fleuve tranquille. Au contraire, elle a toujours été chaotique. Un peu comme la famille Le Pen en France.
Selon plusieurs sources proches de cette formation politique de la majorité présidentielle, les querelles actuelles auraient leur source dans la présidentielle de 2023.
Jean Boniface Assélé sentirait l’odeur du franc électoral versé à chaque parti de la majorité en échange d’un soutien les yeux fermés au candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir).
L’ancien ministre et ancien beau-frère d’Omar Bongo et finalement oncle d’Ali Bongo Ondimba songerait à se faire une santé financière en 2023. Sa fille serait un obstacle d’où son éviction des commandes du parti.
Respect de la légalité
Nicole Assélé n’a pas encore publiquement réagi. Ce médecin militaire à la bravoure d’un garçon a deux attitudes. Soit elle ménage son vieux papa âgé de 82 ans. Soit elle lui livre une bataille juridique. Le père est général de police à la retraite, la fille est médecin militaire.
Si Nicole engage la bataille juridique, elle commettra un parricide car son père ne pourra pas l’emporter. La loi sur les associations et les partis politiques donneront de facto raison à Nicole qui jouit d’un mandat de 5 ans obtenu lors du dernier congrès du parti. Le congrès étant l’instance supérieure, aucun qu’un individu, fusse-t-il président fondateur ne peut annuler la décision prise en congrès.
Qu’à cela ne tienne, le cas Jean Boniface et Nicole Assélé reste d’abord et avant tout une affaire de famille.
Carl Nsitou