Depuis mardi dernier, les anciens agents de l’Agence nationale des grands travaux d’infrastructures (ANGTI) observent un sit-in devant le Trésor public pour réclamer le paiement de leur solde de tout compte quatorze mois après la suppression, par décision du Conseil des Ministres le 2 octobre 2020, de la structure. Ils ne comprennent pas le refus du Trésorier payeur général (TPG), Yann Koubdgé, d’exécuter l’ordre de paiement que lui a fait parvenir le Ministre du Budget, Sosthène Ossoungou Ndibangoye, son supérieur hiérarchique.
« Nous avons accompagné le chef de l’Etat dans la réalisation de ses projets prioritaires et nous ne comprenons pas que nous soyons aujourd’hui traités avec mépris », a déploré un ex-agent de l’ANGTI très remonté contre le trésor public.
Avant de débarquer au Trésor, les ex-agents de l’ANGTI avaient été reçus par le Ministre du Budget, qui, en application des instructions de la Première Ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, les avait rassurés que le dossier se trouvait depuis un moment déjà entre les mains du TPG. Il leur avait même garanti le paiement au plus tard à la mi-décembre, conformément au protocole d’accord entre les anciens agents de l’ANGTI et le liquidateur au moment de la fermeture de l’agence.
En effet, le mémorandum prévoit l’exécution du plan social au cours de l’exercice budgétaire 2021. Qu’est-ce qui y fait encore obstacle, dès lors que le Ministre du Budget s’est assuré que les états fournis par le liquidateur sont conformes et que la dépense peut être effectuée ? Lundi dernier, le TPG a refusé de recevoir une délégation des anciens agents de l’ANGTI qui voulaient avoir des explications.
Pour ces anciens agents de l’Etat, l’attitude du TPG est considérée comme une rupture de la clause qui fait obligation aux ex-agents de l’ANGTI de ne pas divulguer les informations sensibles auxquelles ils ont eu accès pendant l’exécution des chantiers confiés à cette agence qui dépendait directement de la Présidence de la République. Justement, leur sit-in est aussi une manière d’attirer l’attention du Président de la République, à qui ils n’excluent pas de s’en remettre une fois de plus si le TPG n’exécute pas les instructions du Ministre du Budget dans les plus brefs délais.
Après s’être entretenus avec tous les Ministres impliqués dans le règlement de leur problème (Travaux publics, Economie et Budget) et après avoir saisi la Première Ministre et le Président de la République, par le canal du secrétaire général de la présidence de la République, Jean Yves Teale, les anciens agents de l’ANGTI estiment « avoir suffisamment fait preuve de patience ».
Outre le paiement de leurs droits, le protocole prévoit le redéploiement des anciens agents de l’ANGTI. Leur patience aurait atteint ses limites.
Antoine Relaxe