Vendredi, trois nouveaux jeunes ont été jetés à la prison centrale de Libreville après avoir passé 12 jours de détention préventive à la Direction générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité militaire (DGCIM), autrement appelée B2, suite à leur implication présumée dans le Concert des casseroles, un mouvement pacifique lancé via les réseaux sociaux incitant les populations à taper sur une casserole à 20 heures, pour protester contre les mesures restrictives prises par le gouvernement dans la lutte contre le Covid-19.
Les trois nouveaux jeunes placés sous mandat de dépôt vendredi sont Philippe Arsène Owono, Dimitri Ombinda et Jeff Blampain. Tous seraient poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
Ces jeunes leaders retrouvent à la Prison centrale de Libreville aussi appelée « Sans famille », Gael Koumba Ayouné dit le Général des Mapanes (quartiers pauvres) et le rappeur Hoffman, connus pour être des activistes proches du pouvoir. Eux aussi sont poursuivis dans le cadre de la même affaire du mouvement des casseroles.
Le concert des casseroles a été lancé le 18 février. Les gabonais étaient invités à taper sur une casserole durant 5 minutes tous les jours dès 20 heures.
Démarré timidement, le mouvement a pris de l’ampleur au second jour au point d’engendrer des violences à l’origine de deux morts par balles à Libreville, de nombreux blessés à Port-Gentil, la capitale économique du pays et de plusieurs interpellations et incarcérations à Moanda dans le sud-est.
Le bilan exact de ce mouvement n’a jamais été rendu public. Le mouvement s’est très vite étiolé à cause de ces violences et la pression policière.
Camille Boussoughou