Calme précaire à l’aéroport Léon Mba de Libreville

Aéroport Léon Mba de Libreville @ DR

Libreville, 19 juillet (Gabonactu.com) – Le personnel de l’Aéroport de Libreville (ADL) qui a partiellement paralysé mercredi cette principale porte d’entrée et de sortie du Gabon a admis jeudi de mettre de l’eau dans son vin pour préserver cet outil stratégique malgré la pertinence de ses revendications suite à l’arrivée d’un nouveau repreneur de l’aéroport, a confié un gréviste à un reporter de Gabonactu.com.
 
« Notre grève n’est pas levée. Elle est suspendue pour permettre un bon déroulement des négociations », a confié la source.
 
Mercredi, les salariés d’ADL ont quitté leurs postes de travail en prenant le soin de couper l’électricité sur plusieurs compartiments de l’aéroport. Tous se sont rassemblés sur le hall principal où tous les écrans signalant les départs et arrivées étaient éteints. Ils protestaient ainsi contre le refus de la direction générale actuelle de payer leurs droits légaux suite au non renouvellement du contrat liant ADL à l’Etat gabonais.
 
La direction générale de l’entreprise a décidé de transférer tous les contrats à GSEZ Airport, une filiale du groupe singapourien Olam qui a acquis les droits d’exploiter cet aéroport. Les salariés n’acceptent pas cette démarche. Ils exigent le paiement de leurs droits légaux avant le départ d du groupe  Egis qui gérait l’aéroport depuis 30 ans.
 
« Dès le déclenchement de notre mouvement, nous avons été promptement reçu par le ministre du Travail, son collègue des Transports ainsi que par le Secrétariat général de la présidence de la République », a affirmé un gréviste. « Ces autorités nous ont vivement conseillé de préserver notre outil de travail qui est d’ailleurs un outil très stratégique pour le pays », a poursuit la source.
 
« Nous avons donc accepté de suspendre le mouvement et d’entrer en négociations. Ce jeudi après midi, les pourparlers ont d’ailleurs commencés. Le ministre des Transports et de la logistique a accepté de rester informé de l’évolution des négociations », a-t-il ajouté avant de menacer ;  » le mouvement pourrait durcir pour prendre des proportions graves en cas d’échec des négociations « .
 
Aéroport de Libreville (ADL) est une société de droit gabonais. Elle opérait dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP) entre l’Etat gabonais, Egis Airport Operation (groupe Egis) et l’Aéroport Marseille Provence. En novembre 2017, l’Etat gabonais n’avait pas souhaité reconduire ce partenariat. Les dirigeants d’ADL ont tenté de faire plier le gouvernement qui n’a pas cédé. Le 21 juin dernier, le conseil des ministres a officiellement annoncé la fin du contrat et attribué la gestion de l’aéroport à GSEZ Airport.

Carl Nsitou

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