La Direction Générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a clos vendredi soir à Libreville les conférences et ateliers organisés dans le cadre de la commémoration du 60ème anniversaire de cette institution clef de l’Etat gabonais.
Pendant deux jours, les cadres et agents du Trésor public gabonais, épaulés par les anciens et dirigeants du ministère de l’Economie des des finances, ont regardé dans le rétroviseur pour se souvenir du passé de l’institution et scruté son horizon surchargé de défis et attentes légitimes de la nation.
L’équipe managériale du Trésor public gabonais, dirigée par Luther Steeven Abouna Yangui, a fait venir à Libreville pour mieux peaufiner cette réflexion des trésoriers centraux des pays d’Afrique centrale et de l’ouest.

L’on a noté la présence des représentants de la Centrafrique, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, soit deux pays par région dont le FCFA est la monnaie commune.
Pour ses 60 ans, le Trésor public gabonais a engagé une réflexion sur le thème futuriste intitulé : « Vers un Trésor digital : défi de la transformation numérique et de l’interopérabilité des systèmes ».
De l’analyse de ce thème ressort des fortes attentes des autorités sur la digitalisation des services du Trésor public.
Les participants ont constaté un fonctionnement actuel en silos, entravant la performance et la production de statistiques fiables. Ils ont insisté sur le fait que la digitalisation n’est pas uniquement technique, mais nécessite avant tout une transformation organisationnelle et une solide conduite du changement. Ils ont suggéré de définir une vision stratégique claire, d’élaborer un dispositif formel de conduite du changement, d’investir dans des infrastructures souveraines et d’améliorer le cadre de confiance entre les administrations pour optimiser l’interopérabilité et la sécurité des données.

La « Redevabilité, transparence et contrôle des finances publiques » est l’autre thème qui a alimenté les débats. Les échanges ont réaffirmé les principes budgétaires et comptables modernes, notamment sous l’impulsion des directives de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).
Ils ont souligné le rôle accru des contrôles internes et externes, notamment celui du Parlement et de la Cour des comptes.
Le rapporteur général, Zéphirin Boubata, a relevé la nécessité pour le comptable public de produire des comptes sincères et l’importance de la certification des comptes comme pilier du contrôle. Les constats ont pointé une faiblesse du système de contrôle interne et des difficultés dans la conception et la production des comptes.
D’autres réflexions se sont poursuivies dans les ateliers à l’exemple de ceux sur « les comptables publics principaux face aux juges des comptes » et les « perspective de la certification des comptes de l’État par la Cour des comptes ».
En somme, ces deux jours de travaux ont permis de confirmer la volonté du Trésor Public gabonais d’embrasser la modernité, en s’appuyant sur les principes de transparence et de redevabilité, tout en s’engageant résolument dans la transformation digitale pour un avenir prospère au service de la Nation.
Créé par décret présidentiel du 25/09/1965, le Trésor Public gabonais, devenu Direction Générale de la comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) depuis 2014, a eu pour premier Trésorier payeur général Frédéric Ogowan. Il a dirigé l’institution du 1er octobre au 31 décembre 1978. Eugène Capito l’a succédé du 1er janvier 1979 au 26 novembre 1990.
Betines Makosso