« Les soupirs d’une femme », un roman qui brise le silence sur les souffrances conjugales

« Les soupirs d’une femme », premier roman de Chancia Géovinga Mapaga, qui décrit avec une sorte d’inspiration libératrice les atroces souffrances physiques et psychiques auxquelles les femmes gabonaises et du monde en général, sont confrontées dans les ménages.     

A l’École de commerce de Port-Gentil, le public a découvert ce 20 septembre 2025, cette œuvre qui porte en elle le poids des silences conjugaux, des blessures muettes et des rêves étouffés. Il s’agit d’un ouvrage de 107 pages de mots rangés en 17 chapitres.  

Au cœur du récit, Mpemba, 38 ans, femme meurtrie par quinze années d’indifférence et de mépris, finit par franchir la frontière invisible entre la soumission et la liberté. Elle part, non pas pour fuir, mais pour renaître. Chancia Géovinga Mapaga prête sa plume à toutes celles qui, derrière les murs de leurs foyers, ravalent chaque jour leurs soupirs. Elle en fait une autofiction, où sa propre expérience se mêle à celle des autres. Mais dans ce mélange intime et universel, résonne une conviction : l’écriture peut être une main tendue.

« C’est un récit poignant, une renaissance intime, sociale qui s’adresse aux femmes qui ont longtemps gardé le silence par peur d’être jugées et par peur de représailles. Le livre s’adresse aux femmes et aux hommes qui veulent améliorer leur vécu en famille », a indiqué Mme Mapaga, l’auteur.

Dans le livre, il n’est pas seulement question de douleur. On y lit aussi la chaleur de l’amitié, la fragile espérance de l’amour, et surtout la résilience, ce pouvoir secret qui permet de se relever malgré tout. Le roman devient alors miroir et refuge, mais aussi interpellation : à l’attention des femmes qui se sont perdues en chemin, et des hommes invités à écouter autrement.

« Nous sommes issus des familles bantoues et donc une femme ne quitte pas son foyer, mais elle supporte. Par ce livre, au travers du personnage Mpemba, après 15 ans de silence, elle a décidé de sortir de son foyer pour se reconstruire », explique l’écrivaine.   

Originaire de Franceville, longtemps plongée dans les chiffres et la gestion, Chancia a choisi les mots comme un second souffle, une terre où déposer ses vérités.  »Les soupirs d’une femme » est ainsi son premier pas dans la littérature, mais déjà un pas ferme, porté par le désir d’arracher au silence celles qui n’ont pas encore trouvé leur voix.

Mis en vente à 7000 FCFA, l’ouvrage se veut accessible, presque comme une confidence glissée de main en main. Plus qu’un roman, il est un talisman, une invitation à briser les chaînes invisibles du couple, à réapprendre à respirer, à aimer, à exister.

En refermant le livre, le lecteur n’entend pas seulement les soupirs d’une femme. Il entend un chœur, une polyphonie de voix longtemps bâillonnées. Et dans ce chœur, peut être, l’écho de sa propre histoire.

        Jean-Jacques Rovaria Djodji

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