Le Tribunal administratif de Port-Gentil a accueilli la cérémonie de prestation de serment des représentants provinciaux de l’Autorité de contrôle des élections et du référendum (ACER) de l’Ogooué-Maritime dont il a donné une mise en garde en faveur de la transparence lors des élections législatives et locales prévues le 27 septembre 2025.
« La sincérité du scrutin dépend de la sincérité des acteurs qui sont chargés de conduire ce scrutin. Vous êtes soumis qu’à la seule autorité de la loi, vous devrez vous imposer en gendarmes de l’élection. Votre serment est clair : agissez avec probité et impartialité et faîtes respecter la loi électorale », a invité Yannick Confidence Efoua Mvono, président du Tribunal administratif de Port-Gentil.
Devant les autorités judiciaires et administratives locales, une dizaine d’agents de l’ACER ont officiellement prêté serment. L’acte, hautement symbolique, consacre leur engagement à exercer leurs fonctions dans le respect des valeurs d’impartialité et de probité. Le président du Tribunal administratif, a rappelé avec gravité que « la République est entre leurs mains », soulignant ainsi la dimension quasi-sacrale de leur mission.


La prestation de serment intervient dans un contexte électoral sensible. Le Tribunal administratif de Port-Gentil a récemment examiné près d’une quarantaine de dossiers de contentieux électoraux, un volume supérieur à la moyenne nationale. Ce fait témoigne à la fois de l’ampleur des enjeux politiques dans la province et de la vigilance accrue des institutions judiciaires face aux dérives potentielles.
Les prochaines élections, qui visent à installer la première législature de la Vᵉ République et à renouveler les organes locaux, constituent un jalon majeur dans le processus de consolidation démocratique. En ce sens, le rôle de l’ACER ne se limite pas à une mission technique : il engage directement la légitimité des institutions issues des urnes.
Le rappel à l’ordre juridique a été central tout au long de la cérémonie. Le président du Tribunal a exhorté les contrôleurs à résister à toute pression, insistant sur le fait qu’ils « ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi ». Cette indépendance est garantie par le Code électoral, dont plusieurs dispositions prohibent explicitement toute influence externe.
« Ne cédez à aucune pression. Vos rapports et procès-verbaux seront déterminant pour le Tribunal administratif. Le décret 0097 est claire en son article 16. Garantissez aux Gabonais le choix des dirigeants qu’ils auront choisi librement. Qu’on ne leur impose pas autre chose », a-t-il insisté.
Le haut magistrat n’a pas manqué d’vertir que « pour ceux qui voudront tenter des passages en forces, sachez que force restera à la loi, vous tenez la République les représentants contrôleurs ».
De son côté, le Commissaire à la loi, Fortuné Juste Onanga Y-Nkala, a rappelé les articles 33, 34 et 37 qui protègent l’autonomie des contrôleurs, ainsi que les sanctions prévues par les articles 321 et suivants en cas de manquement. En d’autres termes, le serment engage juridiquement et moralement, tout en rendant possible la sanction des comportements déviants.
« Il nous plaît de réitérer l’importance qu’accorde votre serment aux notions de probité et d’impartialité, sans lesquelles l’espoir placé en vous perdrait sa valeur››, a-t-il ajouté.
Au-delà du rituel judiciaire, la cérémonie traduit un impératif politique : restaurer et consolider la confiance des citoyens dans les processus électoraux. En plaçant la probité et l’impartialité au cœur de leur mission, les contrôleurs de l’ACER deviennent les garants de l’égalité des candidats et du respect du suffrage. Ainsi, la prestation de serment des représentants de l’ACER ne relève pas d’une simple formalité, mais constitue un acte structurant dans la dynamique institutionnelle de la Vᵉ République gabonaise. Elle rappelle que la crédibilité des élections repose autant sur l’efficacité des mécanismes juridiques que sur l’intégrité des individus appelés à les appliquer.
« Nous avons rendez-vous avec vous à la suite de la publication des résultats par le ministère de l’intérieur, relatifs aux modalités d’attribution des sièges des conseils départementaux et municipaux à la proportionnelle, selon la loi. Que l’application correcte du quotient électoral soit », prévient le Tribunal administratif.
Jean-Jacques Rovaria Djodji