En colère, observant un sit-in, vêtus de noir, devant le siège de leur ministère, depuis le 28 août dernier, les agents du ministère du Tourisme, de l’artisanat et du développement durable, regroupés au sein du Syndicat national des agents publics du tourisme (SNAP Tour), marquent ainsi leur mécontentement face à ce qu’ils considèrent comme un manque de respect des engagements pris par leur hiérarchie. Ils dénoncent la non application des conclusions des travaux de la commission tripartite de négociations, notamment l’absence d’un cadre juridique, censés organisés l’organisation et le fonctionnement des services et procurer les avantages financiers et sociaux auxquels ils croient avoir légitimement droit.

Axelle Carnaval Légnongo, présidente du SNAP Tour, renseigne qu’à l’issue des travaux de la commission, qui ont finalement pris cinq mois, plutôt qu’un seul, les textes élaborés, ayant une incidence financière, devaient être transmis au ministre en charge du budget, sans suite à ce jour. « Après plusieurs rappels, nous avons adressé un préavis de grève au ministre. Faute de réaction, nous n’avons pas eu une autre option que de débrayer », a-t-elle expliqué.
Les grévistes déplorent le fait que l’engagement récemment par le ministre de tutelle de saisir son collègue du budget, devant l’urgence de la situation, n’ait pas été suivi d’effet. Ils dénoncent particulièrement l’illisibilité des procédures administratives au sein du ministère et pointent du doigt le fonctionnement ambigu de l’Agence gabonaise du tourisme (Agatour).

« Durant la transition, aucun conseil d’administration n’a été convoqué au sein de l’Agatour, alors qu’il existe un président du conseil d’administration », a fulminé la présidente du SNAP Tour, regrettant que les dispositions légales et pertinentes sur l’activité touristique, qui confère des missions précises à l’Agatour et au ministère du Tourisme, demeurent lettre morte.
Les grévistes rappellent toutefois que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguéma, alors Président de la transition avait montré son intérêt pour le secteur à travers la caravane touristique, validée en Conseil des ministres et accueillie avec enthousiasme par les agents.
Mais ils regrettent que cette initiative, pourtant porteuse d’espoir, souffre, elle aussi, d’un vide juridique. «Pourquoi refuse-t-on de mettre en place le texte sur la caravane touristique ? », lancent-ils, pointant du doigt un paradoxe entre les annonces politiques et leur opérationnalisation.
Féeodora Madiba, proposé par Tryphène Lembah et Christina Thélin Ondo