Les phases d’exploration, d’études et de déploiement des pré-requis, prélude à l’exploitation des différentes ressources minières que regorgent la Nyanga (extrême sud) pourraient faire de cette province, dont Tchibanga est la capitale, un futur industriel pour le Gabon. Plusieurs projets miniers actuellement développés dans cette province, illustrent à s’y méprendre, l’ambition du pays de transformer désormais ses richesses naturellement directement sur son sol, afin de stimuler la croissance, créer de la valeur et des emplois qualifiés pour les gabonais.

L’exploitation du fer de Milingui par la société Havilah mining Gabon et la transformation locale de ce minerai permettront, selon le ministre des Mines, Gilles Nembe, d’obtenir du fer de pellette et de faire de la région un pôle industriel majeur. « Dans l’axe Tchibanga-Mayumba, nous aurons l’une des zones industrielles les plus importantes d’Afrique », a-t-il suggéré.
Les projets miniers actuels, prévus dans la province de la Nyanga, incluent aussi l’exploitation de la potasse à Mayumba, à 107 kilomètres de Tchibanga. « Nous avons 1,6 milliard de tonnes de potasse, déjà identifiées, avec une teneur supérieure à 17 % de chlorure de potassium, essentielle à la production d’engrais », renseigne le ministre Gilles Nembe, qui souligne que le Gabon dispose de l’un des plus grands gisements de potasse du continent.

Armada Metals a identifié des cibles de forage dans le bassin de la Nyanga pour l’extraction de nickel et de cuivre. Le marbre est également au cœur des projets. À Doussiegoussou, une usine de transformation sera prête dans deux à trois ans. « Cette usine pourrait alimenter le marché national en marbre et en agrégats », a expliqué le membre du gouvernement.
Exploiter en harmonie avec les lois de la nature
L’exploitation du fer, de la potasse, du nickel, du cuivre, du marbre et autres métaux vise le développement économique régional et à réduire l’indépendance du Gabon aux hydrocarbures et au manganèse ; en valorisant d’autres richesses du sous-sol, apprend-on.
L’approche privilégiée vise un équilibre entre l’exploitation économique et la préservation de l’environnement, en conformité avec les réglementations locales.
Malgré ce potentiel, les gros investissements à réaliser pour l’acquisition des infrastructures nécessaires à la constitution de l’écosystème industriel requis reste un défi à relever. Toutefois, la volonté politique impulsée au plus haut sommet de l’Etat, montre que la dynamique est bien enclenchée et la Nyanga peut s’en féliciter.
M.-O. Mignonne et Christina Thélin Ondo