La Lesbienne Élyse Ikapi, qui a porté les coups mortels à sa compagne © Gabonactu.com
Élyse Ikapi, placée en détention provisoire le 27 avril 2021 pour des coups mortels portés à l’encontre de sa compagne Ornella Élodie Maroundou, avec laquelle elle vivait en concubinage, a été condamnée à une peine de 15 ans d’emprisonnement. L’origine du crime réside dans la publication sur les réseaux sociaux d’une photographie d’Élyse Ikapi accompagnée d’un commentaire révélant son orientation sexuelle.
Les faits remontent au 20 avril 2021, dans un quartier du deuxième arrondissement de la capitale. Aux alentours de 19 heures, une violente altercation éclata entre Élyse Ikapi et Ornella Élodie Maroundou. Au cours de cette dispute, Élyse Ikapi a porté plusieurs coups à l’aide d’un couteau de cuisine, frappant sa partenaire au flanc droit, au dos et au cou. Les bruits intenses perturbant la quiétude du quartier ont attiré l’attention des habitants, qui ont rapidement pris connaissance de l’incident. Sur place, des traces sanglantes maculaient la pièce où le couple dormait habituellement ensemble. Pris de panique, les témoins ont transporté Ornella Élodie Maroundou dans un établissement médical de la capitale ; toutefois, celle-ci est décédée en cours de route.
Selon les déclarations de l’accusée, la cause du décès serait liée à la publication sur les réseaux sociaux d’une photographie d’elle-même accompagnée de commentaires l’accusant d’être porteuse de la gonorrhée. Convaincue que ce post avait été réalisé par sa conjointe Ornella Élodie Maroundou, Élyse Ikapi a procédé à un interrogatoire rigoureux afin de vérifier ses soupçons. Face au silence complet de sa compagne, la colère d’Élyse Ikapi s’est intensifiée, le conduisant à lui administrer plusieurs gifles.
Se sentant atteinte dans son amour-propre, la défunte s’est alors saisie d’une bouteille qu’elle a brisée. Cet incident a dégénéré en une altercation violente au cours de laquelle l’accusée a finalement décidé de se saisir d’un couteau et a poignardé mortellement son interlocutrice. Lors de son audition devant le juge instructeur, la mise en cause n’a pas manqué de réaffirmer les déclarations faites durant des enquêtes préliminaires. À la barre, le jeudi 24 juillet dernier, il a précisé devant la Cour qu’il n’avait pas eu l’intention de causer la mort à son amie.
En effet, les coups mortels portés sur des zones vitales témoignent clairement d’une intention de causer la mort. Il convient de souligner qu’Élyse Ikapi, ceinture noire de judo, ne pouvait ignorer la gravité des coups violents infligés à sa partenaire, ni la létalité potentielle de ces attaques ciblant des parties sensibles telles que le cou, le dos et le flanc droit.
Durant son procès, les faits initialement qualifiés de coups mortels ont été requalifiés en assassinat, un crime sanctionné par l’article 223 du Code pénal gabonais. Déclarée coupable, elle a été condamnée à une peine de quinze ans d’emprisonnement, dont cinq ans avec sursis, ainsi qu’à une amende de 500 000 FCFA.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
